Les Panzer de l'Escadron Besnier

Légende :

Le char Panther baptisé Dauphiné de l’Escadron Besnier au printemps 1945.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Braueur Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique

Date document : Printemps 1945

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie)

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Contexte historique

Le capitaine Besnier ne s’est pas contenté de la poignée d’engins récupérés dans la région nantaise. En janvier 1945, avec l’aval du colonel Raymond Chomel commandant les forces françaises du siège de Saint-Nazaire, il a initié une campagne de prospection et de remise en état d’épaves de chars allemands gisant sur les champs de bataille normands.

La campagne de prospection de l'Escadron Besnier s’est déroulée sur près d’un trimestre et a mis en œuvre un ensemble de compétences et de tâches dépassant la simple débrouillardise : recherche de chars réparables et de pièces sur des épaves, remorquage (à l’aide de semi-chenillés allemands également récupérés, dont l'un équipé d’une grue), réparation sur place ou sur des points de regroupement (avec l'emploi d'un camion-atelier) puis convoyage jusqu’au sud de la Loire. Les prospections ont été opérées sur la base des signalements d'habitants. Il a parfois fallu vider les épaves des corps de leurs anciens équipages allemands. Le résultat est conséquent, sous la forme de 17 chars, principalement des Panzer IV, ainsi que deux Panther et un Tiger (ce dernier reconstitué à partir de deux épaves). Le premier char était prêt dès le 23 janvier. Les engins ont gagné Nantes par leurs propres moyens, soit un périple de plus de 300 kilomètres. Le passage de la Loire a été effectué par les ponts nantais. Les engins les plus lourds ont emprunté le pont ferroviaire de l'île des Nantes, grâce à un platelage de bois installé pour l'occasion.

L’Escadron Besnier a lui-même assuré l'instruction de ses pilotes de chars, à l'aide d'un canon automoteur Marder employé comme engin-école. Ces Panzer ont effectué à partir de mars 1945 quelques tirs contre des positions adverses sur le front de Saint-Nazaire. Ils ont ouvert la marche des colonnes françaises lors de l'occupation de la poche en mai 1945. Versés au 6e Régiment de Cuirassiers, ils ont rejoint par la suite les rangs de la nouvelle 3e Division blindée. En décembre 1945, bien que jugés « fatigués », quatorze de ces engins figuraient encore au sein de la dotation de cette division.


Stéphane Weiss

Sources :
SHD, 11 P 236
Braueur Luc, Les chars de la Résistance – L'étonnante aventure d'un escadron FFI blindé sur la Poche de Saint-Nazaire, auteur-éditeur, 2007, 48 p.