René Denis dit Dautun

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD GR 16 P 175021 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Date document : sans date [1945]

Lieu : France

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Contexte historique

Jean-Marie René Denis est né le 10 décembre 1916 à Montbron (Charente). Il est le fils de Gaston Denis, inspecteur des Transports au ministère des Travaux publics (révoqué par Vichy le 24 décembre 1941) et de Mme Denis, directrice de l'école maternelle des Gondoles à Choisy-le-Roi.
René Denis est incorporé sous les drapeaux le 16 septembre 1939 à Paris. Il suit le peloton des élèves officiers de réserve à Rouen et est nommé pharmacien auxiliaire à Autun le 18 avril 1940. Le 16 juin, il quitte Autun et devient pharmacien chef de l'hôpital militaire de Moissac (Tarn-et-Garonne) en juillet 1940. Il est démobilisé le 14 août suivant. Début septembre, il rédige et diffuse ses premiers tracts à Montbron (Charente) où il s'est réfugié.

Courant septembre, il rejoint l'asile nationale du Vésinet (Seine-et-Oise) en qualité d'interne en pharmacie. Il commence alors à faire du recrutement en vue de constituer un groupe de résistants. Il développe son action au Vésinet en collaboration avec Berthe Gault, Danielle Guyon et Henri Blanchet, à Sartrouville avec Roland Gibergy, à Garches avec Pierre Giraldon, à Nanterre avec André Labarre… Les premières activités de son groupement sont essentiellement axées sur la propagande et la solidarité envers les prisonniers évadés.

Au début de l'année 1941, Bernard Bouet présente à son père, René Denis, qui le met alors en contact avec Albert Dubois. René Denis affilie alors son groupe à ceux de Dubois.

L'appellation "Bataillons de la mort" aurait été utilisée pour la première fois en décembre 1941 dans une chanson écrite par René Denis, La chanson des Bataillons de la Mort. Compte tenu des talents littéraires de René Denis, Dubois lui propose de devenir le rédacteur en chef du journal du mouvement, Le coq enchaîné.

En mars 1942, René Denis présente à Henri Martin, successeur de Dubois à la tête des Bataillons de la Mort, le général André Basse, membre du comité directeur de l'OCM, qui dispose d'une liaison avec Londres.

En septembre 1942, une vague d'arrestation désorganise les groupes de Seine-et-Oise et René Denis se réfugie en Charente. Il confie la direction des groupes du Vésinet et de Sartrouville à René Meyer, assisté des colonels Juge et Balligan.

Par l'intermédiaire du maire de Bonneuil, M. Noblet, René Denis entre en contact avec la résistance locale charentaise. A l'automne 1943, recherché par la gendarmerie de Cognac, René Denis revient en région parisienne et repart aussitôt pour Caen où il est mis en rapport avec Léonard Gille, président du CDL clandestin du Calvados. En décembre, il entre en relation avec le colonel Kinley, un des chefs du maquis du Haut-Jura. René Denis décide alors de rejoindre ce maquis. En janvier 1944, il revient à Paris, chargé par le colonel Kinley d'une mission de recherche d'armes et de médicaments pour le maquis. Il retourne au maquis une fois sa mission accomplie. En mai 1944, René Denis prend le commandement de la section sanitaire du 2e bataillon FTP de l'Ain et participe aux combats de Bellegarde et de Montange en juin 1944 et du col de la Lèbe le 8 juillet 1944. Les 3 et 4 septembre 1944, il participe comme adjoint du commandant du 2e bataillon FTP de l'Ain à la libération de Bourg-en-Bresse.

Après la libération de l'Ain, René Denis est désigné comme chef départemental du contrôle des informations à Bourg-en-Bresse puis affecté à la direction des FFI au ministère de la Guerre le 6 novembre 1944. Le 1er janvier 1945, il rejoint le Service historique de l'armée.

Plusieurs membres du groupe de René Denis ont été arrêtés, déportés ou fusillés. Danielle Guyon, membre du groupe du Vésinet, est arrêtée le 2 octobre 1941 pour diffusion de tracts et condamnée à deux ans de réclusion. Libérée le 14 avril 1941, elle reprend aussitôt ses activités clandestines et devient à la Libération, présidente du comité local de l'Union des femmes françaises. Roland Gibergy, chef du groupe de Sartrouville, arrêté le 29 novembre 1943, est déporté en Allemagne (rapatrié en 1945). Lucien Maillard du Vésinet a été fusillé le 25 juin 1944 à Thauvenay (Cher). Le docteur Henri Blanchet, qui fut un des premiers membres du groupe de Sartrouville, occupa des responsabilités dans la résistance à Chelles et fut exécuté avec plusieurs de ses camarades à la Cascade du bois de Boulogne quelques jours avant la libération de Paris. Le colonel Juge a été arrêté le 2 mars 1944 ; il est présumé mort à Hambourg le 3 décembre 1944. Le capitaine Meyer, arrêté le 3 mars 1944, a été déporté le 7 mars 1944 et n'est pas rentré.



Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
SHD Vincennes, dossiers individuels d'Albert Dubois, René Denis et Maurice Petit ; dossier d'homologation du mouvement "Les Bataillons de la Mort".
Archives nationales, 72 AJ 37 (Bataillons de la Mort)
SHD Vincennes, 13 P 44 (Bataillons de la Mort).
Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), MFM 145/14 (Bataillons de la Mort. Dossier René Denis).
ONAC de Paris, dossiers de CVR d'Albert Dubois et René Denis.
ONAC de Versailles, dossier de CVR d'Albert Rey.
Denis Dautun, Patriotes sans noms, Paris, imprimerie Lavrut, 1945.