René Génin

Légende :

René Génin en 1935 à Beyrouth au Liban.

Après avoir traversé l'Afrique d'Alger jusqu'au Nigeria en camion puis en pirogue, René Génin rejoint les FFL au Cameroun en janvier 1941. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1935

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Contexte historique

René Génin est né le 4 mars 1900 à Toul (Meurthe-et-Moselle). Son père était officier de carrière. Très jeune, René Génin se destine à la carrière des armes et prépare l'école de Saint-Cyr pendant que se termine la Grande Guerre. En 1918, il entre major à Saint-Cyr (promotion "La Victoire"). Il choisit l'Infanterie coloniale et sert, entre 1921 et 1923, en Syrie où il prend part à la campagne de Cilicie. Il se trouve ensuite au Maroc pendant la campagne du Rif au cours de laquelle il reçoit deux citations puis en Mauritanie. Comme lieutenant de méharistes, il réussit, à son retour, l'exploit d'être le premier à traverser avec une automobile de série, sans équipement spécial, l'Afrique Occidentale et le Sahara, de Grand Bassam à Alger. Promu capitaine en juin 1930, il est breveté de l'Ecole de Guerre en 1934 avant de suivre à Strasbourg les cours du Centre d'études germaniques. De 1935 à 1938, il sert de nouveau en Syrie, en qualité de collaborateur du lieutenant-colonel de Larminat, à l'état-major des troupes du Levant.

Au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939, il est chef de bataillon, en poste au 2e Bureau (renseignements) du Grand Quartier Général dans le Loiret. Replié avec le GQG, il écrit à sa femme le 13 juin 1940 sa conviction que la guerre n'est pas perdue et "qu'elle continuera sur mer et dans les airs, alimentée par les empires français et anglais et sans doute par l'Amérique" ; farouchement antinazi, René Génin est persuadé de la victoire finale et termine ainsi sa lettre :" Si je ne pouvais plus servir en France, je demanderais une place de soldat dans l'armée anglaise".

Affecté malgré lui ensuite à la Commission d'Armistice en raison de sa très bonne connaissance de la langue allemande, ce qu'il y entend et y constate le renforce dans son refus de la défaite. Il se fait alors mettre en congé d'armistice et passe en Afrique du Nord afin de continuer le combat au sein des Forces françaises libres. Après avoir traversé l'Afrique d'Alger jusqu'au Nigeria en camion puis en pirogue, il rejoint les FFL au Cameroun en janvier 1941. Dès son arrivée à Brazzaville, le 5 janvier, le lieutenant-colonel Génin retrouve le général de Larminat et réclame sans tarder un poste de combat. Il est alors envoyé en Erythrée, via le Soudan anglo-égyptien, en qualité de chef d'Etat-major de la Brigade d'Orient en remplacement du colonel Koenig, malade et resté au Caire. Il se distingue notamment dans les combats qui précèdent la prise de Keren et est alors cité pour sa conduite remarquable.

En mai 1941, il participe au regroupement des Forces françaises libres en Palestine dans l'attente des opérations de la campagne de Syrie. Le colonel Koenig ayant repris son poste à l'Etat-major, René Génin se voit alors confier le commandement de la 1ère Brigade coloniale de la 1ère Division légère française libre (1ère DLFL) commandée par le général Legentilhomme. Le 16 juin 1941, il reçoit l'ordre d'enlever le village d'Ezraa, tenu par les troupes vichystes. Le lendemain, le lieutenant-colonel Génin est tué sur le coup d'une balle au coeur au cours de l'opération, en même temps que le soldat qui l'accompagne. Il a été inhumé au cimetière militaire de Damas.

Compagnon de la Libération - décret du 30 mars 1944