Chars des Forces françaises libres au Gabon en octobre 1940

Légende :

La 1re Compagnie de Chars de Combat de la France Libre durant la campagne du Gabon avec ses H39

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1940

Lieu : Gabon

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Contexte historique

En octobre 1940, en Afrique Equatoriale, le Tchad, le Cameroun, le Congo et l'Oubangui-Chari se sont ralliés à la France Libre du général de Gaulle. Les Français Libres sont occupés à réorganiser ces territoires. De nouveaux bataillons de marche avec des Africains ont été créés, il s'agit de les encadrer pour de nouveaux combats. Seul de toute l'AEF, le Gabon est toujours sous l'autorité du gouverneur Masson qui a proclamé sa fidélité à Vichy. Une épine Vichyste au milieu de l'Afrique Equatoriale était insurportable, d'autant que le général de Gaulle désirait utiliser l'A.E.F comme base arrière pour lancer des attaques contre la Libye contrôlée par les Italiens. La décision est prise d'occuper le Gabon par une opération militaire et de chasser le gouverneur.

L'opération prévue ne se fera qu'avec des forces et des moyens logistiques réduits et uniquement avec des Forces Françaises Libres sous les ordres du Lt-colonel Leclerc comprenant les groupements Dio, Parent, Delange et Koenig soit environ 1100 hommes, les avisos Sarvognan de Brazza, Commandant Dominé et le cargo Commandant Brias sous le commandement du Capitaine de frégate Thierry d'Argenlieu et le groupe de combat aérien N°1 du Commandant Lionel de Marmier. La flotte Anglaise ne participait pas directement à l'opération, mais se tenait au large pour empêcher les croiseurs venant de Dakar d'intervenir, s'ils en avaient l'intention.

En face , le Général Têtu disposait de quatre bataillons, de l'artillerie, de quatre bombardiers modernes, de l'aviso Bougainville et du sous-marin Poncelet. La mission qu'il avait reçu lui imposait de combattre.

Le 27 octobre 1940 , le groupement Dio descend du Cameroun vers le sud et prend la ville de Mitzic après des accrochages en particulier près de Ngomo. Les groupements Parent et Delange venant du Congo remontent vers le nord, s'affrontent aux troupes Vichystes près de Sindara, s'emparent de Lambaréné le 5 novembre puis se dirigent vers Port-Gentil. Le groupement Koenig avec des éléments de la 13e Demi-Brigade de la Légion Etrangère et un bataillon colonial mixte : Sénégalais et colons du Cameroun, embarqués sur le Casamance avec le Colonel Leclerc, quitte Douala au Cameroun. Ces forces débarquent le 8 novembre à la Pointe de la Mondah tandis que le HMS Milford coule le sous-marin Poncelet qui avait quitté Port-Gentil, puis rencontre au large la flotte Britannique. Le sous-marin après avoir lancé une torpille, fut grenadé par le croiseur. Ayant fait surface, l'équipage fut recueilli par le croiseur pendant que son commandant sabordait le bâtiment et coulait à son bord.

Le 9 novembre, des Lysanders partis de Douala bombardent l'aérodrome de Libreville qui sera pris par le groupement Koenig, après avoir rencontré une forte résistance. Le Capitaine de frégate d'Argenlieu ayant envoyé au Général Têtu un message l'adjurant de cesser le combat, la reddition fut conclue et Libreville occupée. le Commandant Parent, nommé Gouverneur, prit possession de son poste.
L'aviso colonial Savorgnan de Brazza coule l'aviso Bougainville tandis que le groupe de combat aérien assure les liaisons, les reconnaissances et agit sur Port-Gentil.

Le 12 novembre 1940, le reste des forces de Vichy après de longs pourparlers, capitule à Port-Gentil tandis que le Gouverneur Masson qui s'était rendu à Port-Gentil avec l'aviso pour demander à la garnison de cesser le combat, par désespoir se suicide sur l'aviso à son retour.