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Philippe Dreyfus

Légende :

Philippe Dreyfus, lieutenant du 3e RCP en 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD GR 16 P 192 385 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1945

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 29 janvier 1912 à Paris 16e, Philippe Daniel Dreyfus est mobilisé le 3 septembre 1939. Fait prisonnier le 17 juin 1940, il s’évade le 23 décembre suivant avec la volonté de rejoindre l’Angleterre et la France libre. Passé en Espagne en avril 1941, il y est incarcéré puis libéré sur l’intervention du consulat britannique en septembre 1941. Arrivé à Gibraltar le 20 octobre, il parvient à rejoindre l’Angleterre le 8 novembre 1941.

Philippe Dreyfus signe son acte d’engagement dans les Forces françaises libres à Londres le 6 décembre 1941 (acte d’engagement n°2.297/D). Son engagement compte à partir du 28 avril 1941, date de son passage de la frontière espagnole. Il prend alors pour pseudonyme John Georges Plowright. Affecté à l’escadron mixte Camberley à compter du 9 décembre 1941, il est nommé aspirant le 1er avril 1942.

Le 23 avril, il est muté aux Forces terrestres en Grande-Bretagne (FTGB) en instance de départ pour Nouméa. Transféré au théâtre d’opérations extérieures, il est affecté le 8 mai 1942 à la 3e compagnie du Bataillon mixte d’infanterie coloniale. Arrivé à Nouméa le 10 juillet 1942, il est affecté à la compagnie de QG des Forces terrestres en Nouvelle-Calédonie le 1er septembre 1942. Le 1er février 1943, Philippe est promu sous-lieutenant à titre étranger.

Par voie de changement d’arme, il est affecté à l’armée de l’Air (FTGB) le 17 mai 1943 et muté à la compagnie de l’infanterie de l’Air à Camberlay. Breveté parachutiste à Ringway le 9 août 1943, il est affecté au 3e régiment de chasseurs parachutistes à compter du 21 avril 1944.

Début juin 1944, avec l'arrivée de renforts venus d'Afrique-du-Nord et les anciens du french squadron du 2nd SAS qui sont amalgamés aux hommes de la section motorisée du 3rd SAS, le lieutenant de Combaud-Roquebrune décide de former un squadron jeeps. Rapidement, avec l'aide d'artisans locaux, les jeeps sont préparées et les hommes débutent leur formation. Cinq pelotons sont constitués et répartis dans les fermes autour de Kilmarnock. Les lieutenants de Combaud-Roquebrune, Picard et de Sablet ainsi que les sous-lieutenants Valayer et Plowright (Dreyfus) se chargent de l'instruction.
Le 14 juillet 1944, Philippe Dreyfus est nommé lieutenant.

Dans le cadre de la mission Newton, les pelotons embarquent à Portsmouth et débarquent à Courseulles le 19 août avant de prendre la direction de Laval. Les pelotons Roquebrune et Picard doivent rejoindre les missions Harrod et Barker en Saône-et-Loire. De son côté, le peloton Valyer a reçu pour mission de traverser la Loire pour rallier la base Dickens du capitaine Fournier. Enfin, les pelotons Plowright et de Sablet doivent rejoindre la base Moses. Le 28 août, ces deux pelotons parviennent à traverser la Loire par le pont-canal de Briare et ils opèrent quelques jours dans le secteur avec les hommes du 1st SAS de la mission Haggard. Les SAS montent alors des embuscades vers Bourges, Nevers et dans le secteur de la forêt d'Ivoy. Le 11 septembre, les deux pelotons rejoignent le capitaine Simon à Châteauroux et partent en direction de la poche de Saint-Nazaire.

Muté au CRAP 204 (Centre de rassemblement administratif du personnel) le 11 juin 1945 puis au Dépôt de l’Air FFL, Philippe Dreyfus est démobilisé le 13 novembre 1945.

A la Libération, il épouse Colette Pons. Cette dernière s'était occupée de la galerie d'art Romanin qui, à Nice, servait de couverture à Jean Moulin. Décédée en 2007, Colette Pons-Dreyfus était l'une des dernières à pouvoir apporter un témoignage direct sur la vie de Jean Moulin dans les mois qui précédèrent son arrestation en juin 1943. "Elle faisait partie de ces femmes discrètes et dévouées qui ont apporté une aide invisible et pourtant indispensable à la Résistance", se souvient Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin.

Titulaire de la carte d’identité FFL n°15 791, Philippe Dreyfus était titulaire des décorations suivantes :
- Citation à l’ordre de la brigade avec attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze (1942) : « Fait prisonnier le 17 juin 1940, a été interné au camp de prisonniers de Romilly-sur-Seine. Transféré dans un autre camp à Itary en Thiérache, il s’en est évadé le 21.12.40 et a rejoint les FFL en GB après avoir traversé l’Espagne »
- Citation à l’ordre du corps d’armée avec attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil (1944)
- Médaille des évadés
- Médaille commémorative des Services volontaires dans la France libre n°33 665


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources :
Service historique de la Défense, GR 16P 192 385
Site "Parachutistes S.A.S de la France Libre 1940-1945"
Le Monde, 6 juillet 2007 (Disparition de Colette Pons-Dreyfus)