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Contexte historique

Le premier lieu d'implantation du maquis d'Auberive fut la ferme de la Salle. Cette ancienne grange de l'abbaye cistercienne d'Auberive devenue bien national après la Révolution, fut rachetée et la gérance confiée, durant les années 1940 et 1950, à la famille Gauvin. Les premiers résistants arrivent à partir du 27 juillet 1944 alors que les troupes d'Occupation siègent encore à Auberive. Le colonel de Grouchy, après le départ des occupants allemands le 30 août, installa à Auberive son poste de commandement. Le groupe de la Salle rejoignit progressivement Auberive. A la ferme, fut installé un groupe de commandement et de transmissions avec Londres, sous l'autorité de Brantus, chef de la Résistance en Côte-d'Or.

La ferme de la Salle, placée dans une clairière, est située à 6 kilomètres d'Auberive, village qui se trouve à 25 kilomètres de Langres. Les fermes de la Salle et de la Dhuis (ou "Dhuys"), où se réfugia dans un premier temps le maquis d'Auberive, sont distantes d'à peine 9 kilomètres. Evitant l'erreur d'implantation de Voisines, trop proche de Langres, ou de Bussières-les-Belmont, trop proche de Chalindrey, qui était très surveillé compte tenu de son importance ferroviaire, le colonel de Grouchy choisit une forêt profonde, celle d'Auberive, forêt domaniale entourée d'autres forêts importantes. L'accès à la Salle n'est pas aisé. Il l'était encore moins en 1944 car les moyens de déplacement étaient moins développés (on se déplaçait encore beaucoup à bicyclette) et les routes peu praticables. La ferme est installée à moins de deux kilomètres du sommet de la colline dont le versant sud permet l'accès à toutes les routes menant vers Dijon. Les sources de l'Aube se situent à environ un kilomètre. La ferme de la Salle était si retirée que de nombreux paysans d'Auberive et des environs y cachaient leurs chevaux afin d'éviter la réquisition. La ferme est basse, composée essentiellement de deux corps de bâtiments d'architecture cistercienne : cinq granges et cinq écuries juxtaposées pour le bâtiment nord et cinq logements leur faisant face pour le bâtiment sud. Entre les deux, et autour de la ferme, de grands espaces permettent toutes les manœuvres ou parachutages. La ferme de la Salle était alors gérée par Madame Gauvin, mère de huit enfants et veuve. Sa conduite et son dévouement en faveur des maquisards furent exemplaires. Le lieu était particulièrement bien choisi. On remarquera d'ailleurs l'importance des maquis implantés dans toute cette zone : forêts du sud de la Haute-Marne, mais aussi, à proximité, forêts du Châtillonnais. Cette accumulation constituait un véritable verrou sur les routes utilisées par les forces d'Occupation pour regagner l'Allemagne.