Jankel Unglik dit Jacques Kaminski

Légende :

Membre du triangle de direction de la section juive de la MOI sous l'Occupation, il est l'un des fondateurs de l'Organisation spéciale puis des FTP-MOI.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

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Contexte historique

Jacques Kaminsky est un juif polonais né le 6 octobre 1907 à Klobück. Fils d’ouvrier, entraîné au combat révolutionnaire par un de ses trois frères, scolarisé jusqu’à l’âge de 13 ans, il devient coiffeur. Militant aux Jeunesses communistes en 1923, il émigre d’abord en Belgique puis en France à la fin de la décennie. Il s’engage dans la section juive de la Main d’œuvre immigrée (MOI) et remplace Louis Gronowski lorsque celui-ci quitte la France pour l’URSS en 1935 afin de se faire soigner. Secrétaire du travail juif en France, secrétaire des Amis du quotidien Naïe Presse, il rejoint  le 24 décembre 1937 l’Espagne durant la guerre menée par les républicains contre les nationalistes. Il est chargé d’organiser le travail politique et culturel ainsi que la propagande parmi les volontaires juifs des Brigades internationales, notamment de la compagnie Botvine.

En 1939, il est à la tête de la section juive de la MOI avec Edouard Kowalski et Adam Rayski. Malgré la dissolution du PC et de ses organisations et de l’entrée de ces dernières dans la clandestinité, il s’engage dans l’armée polonaise reconstituée en France. Puis il devient membre du triangle de direction de la MOI avec Louis Gronowski et Arthur London, en charge des sections juive, bulgare et arménienne. Le 13 janvier 1940, il épouse Woznica Chinda Laja, qui devient ensuite agente de liaison et qui est arrêtée en avril 1943 et déportée aux camps de concentration de Ravensbruck puis de Holleichene.

Il est arrêté le 20 septembre 1940 alors qu’il s’efforce de franchir la ligne de démarcation et est détenu trois semaines à la prison de Tours mais échappe à une nouvelle arrestation en avril 1943. Quelques mois après le déclenchement de l’opération Barbarossa sur le front de l’Est, il lui revient d’organiser la lutte armée au sein de l'Organisation spéciale (OS). Il constitue la branche MOI des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) après la création de cette organisation en janvier 1942 et en confie la direction militaire pour la région parisienne à Boris Holban la même année. Il assure la liaison avec la direction nationale du PC clandestin.

Par décret du 8 avril 1947, Jacques Kaminsky est nommé chevalier de la Légion d’Honneur. Il retourne en Pologne en 1947, change d’identité et prend le nom de Jan Kaminsky. Il y travaille pour le 7e département de la Ministerstw o Bezpieczenstwa Publicznego, la Sécurité d’État polonaise, dont il devient l’un des dirigeants. Il décède le 10 juin 1978 à Varsovie.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 581 049
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds de liquidation FN-OS-FTP, carton 296
Stéphane Courtois et Denis Peschanski, Le Sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, Paris, 1989, 2e édition 1994.
Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989.