Raymonde (Rivkele) Royal

Légende :

Jeune militante communiste d’origine polonaise, Raymonde Royal participe activement à la reconstitution des Jeunesses communistes dans la clandestinité et organise dans son secteur du 10ème arrondissement la diffusion des tracts et de la presse du Parti avant d’être arrêtée et déportée à Auschwitz en 1942.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. David Diamant Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Jeune militante communiste d’origine polonaise, Raymonde Royal participe activement à la reconstitution des Jeunesses communistes dans la clandestinité et organise dans son secteur du 10ème arrondissement la diffusion des tracts et de la presse du Parti avant d’être arrêtée et déportée à Auschwitz en 1942.

Née à Paris le 3 septembre 1923 de parents polonais immigrés, Raymonde Royal milite très jeune au sein des Jeunesses communistes (JC) du 10e arrondissement où elle habite. Elle y côtoie notamment Simone Sampaix, dont le père Lucien est rédacteur à L’Humanité, les deux jeunes filles devenant amie. Lorsque débute l’occupation allemande de Paris en juin 1940, elle n’a que 17 ans. Les JC, qui ont été interdites en septembre 1939 comme l’ensemble des organisations communistes, se reconstituent dans la clandestinité au cours de l’été 1940. Des responsabilités importantes sont confiées à Raymonde Royal, qui est chargée dans son secteur du 10e arrondissement d’organiser les diffusions de tracts et journaux clandestins du parti. La jeune militante recrute dans les milieux populaires les équipes qui pourront à ses côtés participer au travail de propagande. Elle organise des diffusions de tracts et papillons sur les marchés, dans les stations de métro, à la sortie des entreprises ou dans les salles de cinéma. Ces actions permettent de diffuser la propagande communiste qui dénonce au cours de cette période la politique antisociale et répressive du régime de Vichy tout en dénonçant la poursuite d’une "guerre impérialiste" entre le Reich et les Alliés. Elles montrent également que, bien qu’interdit, le PC continue ses activités.

Outre ce rôle au sein des JC, Raymonde Royal participe également aux activités de la section juive de la MOI qui s’est reconstruite clandestinement au cours de l’été 1940 sous la couverture d’une organisation intitulée "Solidarité". Avec un groupe de jeunes camarades, Raymonde organise au sein du 10e arrondissement des collectes de sommes d’argent et de denrées alimentaires en faveur des militants internés et emprisonnés depuis septembre 1939.

Avec le déclenchement de l’opération Barbarossa le 22 juin 1941, qui met fin à la période du pacte germano-soviétique, le PC décide d’intensifier ses actions de propagande tout en leur donnant désormais une réelle dimension antinazie. Raymonde Royal participe aux deux grandes manifestations organisées le 14 juillet et le 1er août 1941 à Paris pour dénoncer l’agression de l’URSS par le Reich.

Raymonde Royal est arrêtée avec sa mère le 11 mai 1942. Après une période de six mois de prison et d’interrogatoires, elle est transférée au fort de Romainville où elle retrouve de nombreuses militantes communistes internées. Après un bref passage à Drancy, Raymonde Royal et sa mère sont déportées en tant que juives à Auschwitz, d’où elles ne reviendront pas.


Auteur : Fabrice Grenard

Sources et bibliographie
Archives de la préfecture de Police de Paris, GB 101 (affaire Bordfeld Feferman).
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance, éditions renouveau, 1984.
David Diamant, La jeunesse juive dans la Résistance, L’Harmattan, 1993.