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André Amar

Légende :

Sur cette photographie, André Amar est le deuxième à droite.

Au verso, avis du Conseil national de la Résistance pour l'octroi de la médaille de la Résistance française à André Amar, 1er juillet 1945 (source : Ordre de la Libération)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. Sylvie Jessua Droits réservés

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Contexte historique

Issu d’une famille juive de banquiers, André Amar naît à Salonique (Grèce) le 10 février 1908. En 1919, Saül Amar, le père d’André, transfère sa banque à Paris et s’y établit avec sa famille. Cette même année, André entre en 6e au lycée Condorcet. Il est naturalisé français par décret du 14 mars 1928.

Au terme de ses années de khâgne à Henri IV, où il fut l’élève du philosophe Alain, il intègre l’école normale supérieure en 1929. L’année suivante, le 9 février 1930, il épouse à la Grande synagogue de Paris Jacqueline Perquel, fille du directeur d’un grand journal financier, Le Capital. Professeur de philosophie, André Amar est également fondé de pouvoir de la banque familiale.

Mobilisé en 1939 au 13e bataillon de Chasseurs Alpins, il est cité à l’ordre du régiment et reçoit la croix de guerre 1939-1940. Lieutenant de réserve depuis 1935, il suit le stage d’état-major de Compiègne entre mars et mai 1940, interrompu par l’offensive allemande. Après l’exode, la famille Amar trouve refuge à Grenoble, Toulouse, Aix-les-Bains et enfin Marseille. C’est là qu’André Amar et son épouse participent à la création de la revue sioniste Shem.

André entre dans la Résistance à la fin de l’année 1942 et intègre un groupe gaulliste d’Aix-les-Bains (Savoie). En octobre 1943, ses parents sont arrêtés et déportés à Auschwitz. Ils n’en reviendront pas. C’est à ce moment qu’André Amar revient à Paris. Les chefs de l’Organisation juive de Combat (OJC), nouvelle appellation de l’Armée juive, lui confie la responsabilité d’implanter le mouvement en zone Nord et d’en prendre la direction en décembre 1943. En avril 1944, il créé avec Maurice Brener la section parisienne de l’OJC, comprenant notamment un service de faux papiers, un service de renseignement et un groupe franc. Selon une attestation d’Henry Pohorylès du 5 septembre 1956, André Amar occupait la fonction de chef d’état-major de l'OJC pour la zone Nord, en charge de la mise sur pied et de l’organisation des groupes armés d’action immédiate.

Le 18 juillet 1944, André Amar tombe dans le guet-apens de la rue Erlanger au cours duquel sont arrêtés les principaux responsables de la section parisienne de l’OJC. Sévèrement interrogé par la Gestapo de la rue de la Pompe, il est emprisonné à Fresnes puis interné le 11 août à Drancy. Le 17 août 1944, il est déporté par le « convoi des 51 otages » à destination de Buchenwald. Le 21 août, avec plusieurs de ses camarades de l’OJC, il parvient à s’évader du train à la hauteur de Saint-Quentin. Le 25 août, il regagne Paris avec César Chamay.

Dans la suite de son engagement résistant, il fonde avec son épouse et plusieurs anciens de l’OJC, dont Jacques Lazarus et Arnold Mandel, le Service Central des Déportés Israélites (SCDI) afin de centraliser toutes les informations possibles sur les déportés et leurs familles. Des bureaux de la banque Amar, boulevard Haussmann, sont mis à disposition par André Amar pour en faire un lieu d’accueil des déportés juifs. Un bulletin mensuel est édité sous la direction de Jacqueline Mesnil-Amar. Après la guerre, André Amar est également professeur d'histoire des idées aux Instituts de sciences politiques de Paris et Grenoble (1945-1973).

En novembre 1952, André Amar est l’un des principaux témoins de l’OJC lors du procès de la « Gestapo de la rue de la Pompe » devant le tribunal militaire de Paris. Décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 25 avril 1946 (Journal officiel du 17 mai 1946), André Amar obtient le titre d’interné résistant le 17 juin 1957. 

Membre du Comité central de l’Alliance israélite universelle, président de l’Institut d’études hébraïques, André Amar décède à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 8 avril 1990.

Décorations : Chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance française.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, DAVCC, Caen : AC 21 P 732 633
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 10469 (dossier d'homologation) ; 2010 PA 52 (fonds du MLN).
Ordre de la Libération, commission nationale de la médaille de la Résistance française.
Mémorial de la Shoah, Paris : CMXX-2 fonds Lublin, monographies de résistants membres de l‘OJC.

Muriel Flicoteaux et Sabi Soulam, « Engagements, Résistances » in Mémorial des Judéo-Espagnols déportés de France, édition Muestros Dezaparesidos, Paris, 2019. Jacqueline Mesnil-Amar, Ceux qui ne dormaient pas, 1944-1946, Paris, éditions de Minuit, 1957.
« A la mémoire d’André Amar », Sens. Juifs et chrétiens dans le monde d’aujourd’hui, revue publiée par l’Amitié judéo-chrétienne de France, n°190, 1994.
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2006.