Alexandre Kowarsky

Légende :

Fausse carte d'identité d'Edouard Kowarsky établie au nom d'André Costes.

Genre : Image

Type : Faux papiers

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. Lublin Droits réservés

Date document : 1944

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Contexte historique

Alexandre Kowarsky (alias André Costes) est directeur de l’Organisation reconstruction-travail (ORT). Fondée en 1880 en Russie, vite devenue une organisation internationale, elle installe son siège à Paris en 1933 puis à Genève en 1943. Elle se charge de programme éducatif visant à la formation aux métiers techniques à destination des Juifs vivant en situation de précarité.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Alexandre Kowarski et David Knout s’efforcent de soutenir les Juifs internés dans les camps français, notamment ceux de Brens, Rivesaltes, Récébédou et Gurs. Ils reçoivent, entre autres, l’autorisation d’y recruter des Juifs pour des travaux d’apprentissage au sein d’ateliers montés directement sur place : réparation de vêtements, de chaussures, construction de mobilier léger, fabrication d’ustensiles domestiques. Après la mise en place des persécutions antisémites par la France de Vichy, ces ateliers deviennent également des offices clandestins s’efforçant de faciliter les évasions. Selon le témoignage de Rodolphe Furth, Kowarski appartenait alors à l’organisation de Knout, La Main Forte.

Dès la création de l’Armée juive, Alexandre Kowarsky intègre le Comité directeur avec Abraham Polonski, Aron Lublin, Dika Jefroykin et Léonard Zupraner. Il fait la liaison avec le secteur gersois de l’Armée juive, confié à Serge Perl, et s’occupe de l’hébergement de Juifs menacés d’arrestation. C’est lui, également, qui prend en charge le recrutement au moment de la constitution du maquis de Biques à l’automne 1943. Il se rend à Lyon après l’arrestation d’Ernest Lambert le 29 juin 1944.

Anny Lévy (Latour), membre de l’Armée juive, se souvient : "Il a été mon chef direct dans l’AJ. Issu d’un milieu hautement cultivé en Russie, intellectuel fin et distingué, il était à mes yeux un représentant typique de l’intelligentsia russe. A ces qualités, il ajoutait une bonté et un sens de l’humain infiniment précieux à cette période où chacun de nous devait accomplir des missions dangereuses".


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : 2010 PA 52/84 (fonds du MLN).
Mémorial de la Shoah, Paris : DLXI-27 Témoignage de Rodolphe Furth.
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.
Anny Latour, La Résistance juive en France, Paris, Stock, 1970.
Hertz, Henri. « ORT dans les Camps français », Bulletin du Centre de Documentation Juive Contemporaine, vol. 5, no. 5, 1945, pp. 2-3.