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Stèle Henri Grimaud

Légende :

La stèle - entièrement rénovée - commémorant le souvenir d’Henri Grimaud se situe sur le lieu même de sa mort à Vassieux-en-Vercors

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur (recto-verso). Voir aussi l'album photo lié.

Date document : juillet 20017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

La stèle, de deux mètres de haut, s'élève au milieu d'une prairie à quelques dizaines de mètres de la limite septentrionale du village. On distingue, dans l'inflexion de la crête, le bâtiment du mémorial de la Résistance du col de La Chau.


Auteur : Alain Coustaury

Contexte historique

Henri Grimaud est né le 10 décembre 1917 à Saint-Jean-en-Royans, au pied du Vercors. Son père est un mutilé de la guerre 1914-1918. Après des études à l'école primaire supérieure de Bourg-de-Péage et à Valence-sur-Rhône, il obtient le Brevet supérieur. Il est passionné d’aviation à l'époque où celle-ci connaît un développement considérable avec les grands raids réalisés par Lindbergh, Mermoz et tant d'autres pilotes. L'aviation privée se généralise, les aérodromes se multiplient. L'arrivée du Front Populaire en 1936 voit la naissance de l'Aviation Populaire, créée par Pierre Cot. Elle repose sur deux principes : la gratuité et la sélection. Les jeunes de 18 à 25 ans, possédant le Certificat d'Études primaires peuvent s'inscrire dans la section de l'Aviation Populaire de leur choix.

Henri Grimaud utilise cette filière pour assouvir sa passion. Il apprend à piloter à l'aéro-club de Romans-sur-Isère, grâce à des moniteurs comme Firmin Guiron, Albert Pérenon. Ce dernier est affecté par le Ministère de l'Air comme chef-pilote moniteur et responsable des cours d'enseignement aérien. Sur Potez 60 ou Caudron Luciole, Henri Grimaud obtient son brevet de pilote et s'engage dans l'Armée de l'air en avril 1938. À Ambérieu, puis à Istres, il passe avec succès les épreuves pour obtenir son brevet de pilote militaire avec la spécialisation « chasse».

En 1939, il est affecté à la 3e escadrille du groupe de Chasse GCII/7 basé à Dijon. Henri Grimaud effectue son premier vol sur Morane-Saulnier 406 le 25 août 1939. C'est sur cet appareil, inférieur aux chasseurs allemands, qu'il combattra. Avec la guerre, le groupe rejoint son terrain d'opérations à Luxeuil. Sa mission est la protection des avions amis, la reconnaissance et la chasse aux avions ennemis survolant la région. L'activité aérienne, pendant la « Drôle de guerre » est assez limitée. Au retour d'une mission, à la fin septembre, Henri Grimaud est obligé d'abandonner son MS 406 en feu. Même gravement brûlé, il se remet rapidement de ses blessures et rejoint son escadrille.

L'attaque allemande du 10 mai 1940 entraîne l'accélération des combats aériens. Le groupe de chasse doit faire face à une Luftwaffe largement supérieure.

Henri Grimaud obtient sa première victoire probable ce jour-là en touchant un bombardier. Le 11 mai, il en partage une avec d'autres pilotes.

À partir du 25 mai, le groupe est équipé du Dewoitine 520 qui peut rivaliser avec les Messerchmitt 109.

Le 1er juin Henri Grimaud partage une victoire probable et une confirmée. Le 2 juin, il participe à la destruction d'un bombardier.

Les derniers combats se déroulent à partir du terrain de Chissey sur lequel le groupe s'est replié devant l'avance allemande.

Le 15 juin, Henri Grimaud partage deux victoires avec ses camarades. Le soir même, le groupe se replie sur Feurs et le 16 sur Perpignan. Le 20 juin, comme d'autres unités aériennes, il traverse la Méditerranée et se pose à Bône (Annaba aujourd'hui) en Algérie.

Entre le 10 mai et le 15 juin, le sergent Henri Grimaud a réalisé 19 missions de guerre qui s'ajoutent aux 24 réalisées avant le 10 mai. Durant les 37 jours de la campagne de France, malgré les désagréments du repli d'un terrain vers un autre, Henri Grimaud remporte 5 victoires en collaboration, 3 victoires probables en collaboration et une victoire probable ce qui lui vaut 3 citations.

S'étant marié le 17 juin 1940, Henri Grimaud s'installe à Bizerte. Il poursuit sa carrière d'aviateur. Ayant été reçu au concours d'entrée des officiers d'active, il quitte le GC II/7 en avril 1942 et rejoint l'école de l'air de Salon-de-Provence. Promu sous-lieutenant, il est placé en congé d'armistice en mars 1943 et rejoint Romans-sur-Isère où il entre dans la Résistance. En septembre 1943, il est intégré dans les FFCI (Forces françaises combattantes de l'intérieur) en qualité d’agent P2 au sein du réseau Andromède Zéphyr.

Rappelé en novembre 1943, il est affecté à la compagnie de guet 33/71 à Privas (Ardèche).

Henri Grimaud «monte» au Vercors le 9 juin 1944 à la tête d’une section qu’il a lui-même recrutée. Le 9 juillet il est affecté au terrain Taille-crayon de Vassieux-en-Vercors pour encadrer, surveiller et protéger les travailleurs qui aménagent une piste pour accueillir des avions alliés. Le 14 juillet, après un parachutage de l’USAAF, les avions allemands bombardent Vassieux. Henri Grimaud est à nouveau blessé mais reprend sa place. Le 21 juillet 1944, dans le cadre de l’opération Bettina, les Allemands attaquent la Résistance établie dans le massif du Vercors. Une opération aéroportée a lieu à Vassieux. 22 planeurs venant de l’aérodrome de Lyon-Bron se posent au sud et au nord du village, sans utiliser la piste aménagée par la Résistance. Les maquisards ripostent. C’est au cours de ce combat qu'Henri Grimaud est tué. Il est promu lieutenant à titre posthume en juillet 1947. À ses trois citations de la campagne de France, s'ajoutent deux citations au titre de la Résistance dont la dernière est délivrée avec sa nomination au grade de Chevalier de la Légion d'honneur. Une stèle rappelle le souvenir de cet aviateur. Elle est située au nord du village de Vassieux, au milieu d'une prairie. Une rue de Romans-sur-Isère porte son nom.


Auteur : Alain Coustaury