Commémoration à la nécropole de Vassieux-en-Vercors

Légende :

Le 21 juillet 2004, le maire de Vassieux accompagné du préfet commémore le souvenir des événements du Vercors.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

La photographie a été prise à l'intérieur de la nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors. On aperçoit le maire de Vassieux portant l'écharpe tricolore liée à sa fonction. L'insigne de l'ordre de la Libération et la croix de guerre sont appendus à l'écharpe. Le maire est accompagné par le préfet de la Drôme. Au second plan, au garde-à-vous, trois militaires de l'Armée de l'Air représentent l'escadron de transport 1/62 « Vercors ». Au troisième plan, le panneau indique l'entrée de la salle du souvenir qui jouxte la nécropole nationale signalée, pour les passants, par trois drapeaux tricolores. L'ensemble est dominé de plus de 300 mètres par le mémorial du col de La Chau.


Auteur : Alain Coustaury

Contexte historique

L'intérêt de cette photographie est de montrer quatre marqueurs de la mémoire de la Résistance dans le Vercors :
- l'ordre de la Libération et la croix de guerre décernés à la commune de Vassieux, appendus à l'écharpe tricolore portée par le maire.
- la nécropole nationale avec la salle du souvenir.
- les militaires représentant l'escadron de transport 1/62 « Vercors ».
- le mémorial du col de La Chau.

Ces quatre éléments sont de nature et de portée différentes.

La distinction, celle de l'ordre de la Libération et de Compagnon de la Libération a été rarement décernée à des communes françaises. Seules cinq en ont bénéficié. Cette marque de la Résistance apparaît à chaque manifestation où le maire de la commune est présent. Sa portée est donc essentiellement locale et intermittente.

La nécropole, bien située, signalée par des drapeaux tricolores, interpelle tous les passants intéressés ou non par l'histoire de la Résistance dans le Vercors. Par l'émotion ressentie lors de son parcours, elle imprègne profondément et durablement le souvenir de ses visiteurs venus d'horizons divers et lointains. C'est un lieu incontournable, même si la salle du souvenir est difficilement accessible par manque d'un personnel bénévole.

Les militaires représentant l'escadron de transport portant le nom de Vercors font partie du petit nombre de personnes qui connaissent l'importance de la tradition dans les armées où dans chaque unité existe un officier de traditions. L'escadron a été créé en 1963 à Reims, dissout en 1986. La tradition renaît en 1993 lors de la création, sur la base aérienne de Creil, de l'escadron 1/62 mettant en œuvre les premiers avions de transport léger CASA CN 235. Cette unité participe aux opérations militaires mais aussi à des évacuations sanitaires et à des aides humanitaires. Porter le nom de Vercors est un signe fort de reconnaissance de l'histoire qui s'est déroulée dans le massif. Cette dénomination est confortée par le dessin de l'insigne de l'escadron qui porte une croix de Lorraine tréflée. Escadron de transport, le 1/62 « Vercors » est amené à fréquenter de nombreux aérodromes français et étrangers et ainsi à faire connaître le nom du massif. La silhouette du CASA CN 235 brodée sur des tee-shirts est surmontée du mot Vercors. Distribué lors de diverses manifestations, ce vêtement sensibilise ceux qui le portent ou le regardent au nom de Vercors. Dans le domaine maritime, le souvenir de l'histoire du Vercors a été répandu à travers toutes les mers et les océans par le navire qui a porté le nom du massif. Construit par la Société nouvelle des ateliers et chantiers du Havre, le navire câblier « Vercors » a été lancé en 1974. Cette unité de 133 mètres de long et de 11 000 tonnes de déplacement en charge a posé des dizaines de milliers de kilomètres de câbles sous-marins avant de changer de port d'immatriculation et donc de nom. Le « Vercors » est devenu le « Chamarel ».

Le quatrième marqueur est d'une tout autre nature. Le mémorial du col de La Chau domine tout le val de Vassieux et a une envergure nationale puisqu'un de ses buts est d'approcher la Résistance non seulement en ce qui concerne le Vercors mais surtout de faire réfléchir sur la notion de Résistance en France et à travers le monde. Autant la visite de la nécropole laisse apparaître la réalité du drame de Vassieux et du Vercors, autant le mémorial tend vers une certaine « dématérialisation » de la Résistance. C'est un lieu de réflexion plus que d'émotion, même si cette dernière n'y est pas absente. Cette volonté affichée par les concepteurs du mémorial n'est pas toujours appréciée par les Résistants du Vercors qui, souvent, préfèrent le musée de la Résistance de Vassieux, musée d'un homme, Joseph la Picirella.

En conclusion, on constate que le souvenir des événements du Vercors est propagé par divers vecteurs, sur terre, sur mer et dans les airs. Il est évident, toutefois, que les plus efficaces se situent sur le territoire de Vassieux, commune emblématique de la Résistance sur le massif.


Auteur : Alain Coustaury