Monument du 11e cuirassiers à Romans-sur-Isère

Légende :

Le monument est dédié au 11e cuirassiers, régiment de chars de combat.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Cliché Coustaury Alain

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique couleur.

Date document : 2011

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Le monument est situé à un carrefour, en bordure d'une voie très fréquentée par les véhicules mais peu par les piétons. Il est à l'entrée du parc Pierre Brunet, ancien Résistant. Le boulevard porte le nom de Marx Dormoy, ancien ministre du Front Populaire, l'un des 80 parlementaires à s'opposer aux pleins pouvoirs accordés à Pétain, assigné à résidence à Montélimar, Résistant assassiné dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941 probablement par d'anciens « cagoulards ». Quant à la rue Charles Michels, elle rappelle le souvenir du militant communiste fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 1941 avec 26 autres otages. Le monument du 11e cuirassiers s'élève donc en un lieu éminemment symbolique, … si l'on connaît le drame des deux hommes.

Il a été construit en deux phases. À son inauguration, il n'y avait pas les deux soldats dressés de part et d'autre de la représentation de la France. La richesse d'informations caractérise ce monument. Il se veut didactique plus que symbolique au risque de dérouter l'observateur. La dédicace est à l'honneur et à la gloire du 11e régiment de cuirassiers auquel est associé le Vercors. Une représentation, précise, de la France est le support d'une série de plaques évoquant les combats du régiment. De bas en haut sont rappelés son action dans le Vercors de décembre 1943 à août 1944, dans la libération de Romans-Bourg-de-Péage le 22 août 1944 (la seconde libération le 27 est occultée), les combats de Lyon et la campagne de l'automne et l'hiver 1944 dans les Vosges et l'Alsace. La représentation précise du char britannique Crusader qui a réarmé des unités françaises à la Libération, complète l'information. Au pied de la France, la silhouette d'un soldat couché, portant le casque des tankistes est en position de tir. Le socle du monument porte deux plaques, l'une rappelant le nombre de soldats du régiment tués au combat (230), l'autre complète l'histoire du régiment. Il est rappelé la dissolution de l'armée d'armistice, l'organisation par Narcisse Geyer (« Thivolet ») du premier corps-franc, le rôle du lieutenant dans le Vercors dont il cède le commandement à François Huet (« Hervieux »). Le chamois, insigne de l'Association des Pionniers du Vercors rappelle cet épisode. De part et d'autre de ces plaques sont disposés les insignes des bataillons de marche 21 et 24 des Forces Françaises Libres. Le bataillon 21 s'est illustré dans les combats du massif de l'Authion en avril 1945. Le bataillon 24, a combattu en 1942 à Djibouti et a résisté en janvier 1945 à l'attaque de Strasbourg par la Wehrmacht. L'écusson du 11e « cuir », de l'association Rhin et Danube d'une croix de Lorraine et le macaron du Souvenir français complètent le l'évocation de cette période. On peut noter une surcharge d'informations qui ne peut que nuire aussi bien à la lisibilité du monument qu'à l'efficacité mémorielle. Le 25 août 2007 a été inaugurée une extension du monument avec l'érection de la statue de deux soldats. L'une représente un maquisard, l'autre un soldat du 11e cuirassiers. Cet ajout a déclenché une polémique.


Auteur : Alain Coustaury

Contexte historique

Le monument, inauguré le 20 mai 2000, a été dessiné par la fille d'un président de l'Amicale des anciens du 11e cuirassiers. Le tailleur de pierre et sculpteur a utilisé la pierre de Tavel pour sa couleur et sa solidité. Le monument, financé par souscription a coûté 16 000 €.. Le but du monument est « le devoir de mémoire et la projection sur l'avenir; montrer l'engagement de jeunes Français pendant l'occupation pour libérer leur pays » L'érection de deux statues en 2007 a déclenché une polémique car un premier projet représentait un Résistant lançant une grenade ou un soldat figé et un porte-drapeau avec un drapeau que l'on pouvait voler... Pour certains Résistants, ce projet mettait trop en valeur l'armée régulière au détriment de l'armée des ombres.... Après la publication d'articles dans l'hebdomadaire local, il a été décidé de représenter « ce qu'était le Résistant et ce que représentent les Cuirassiers aujourd'hui ». De peu de gravité, cette polémique montre qu'il est toujours délicat d'aborder le sujet de la mémoire même pour un monument qui n'a rien de provocateur. En ce qui concerne la Résistance, le monument du 11e cuirassiers fait partie des nombreux lieux de mémoire de Romans-sur-Isère. En plus du monument aux morts, du musée de la Résistance et de la déportation, du mémorial de la Résistance de l'avenue Gambetta, du mémorial du cimetière, les nombreuses rues et bâtiments portant des noms de Résistants ou rappelant le Vercors, permettent d'appréhender l'histoire de la Résistance romanaise et drômoise.


Auteur : Alain Coustaury