Jean Rispal : distribuer la presse clandestine

Légende :

Jean Rispal évoque la distribution de la presse clandestine

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Durée de l’extrait : 00:01:18

Tournage et montage : Nicolas Voisin

Interview réalisée par Clémence Piet et Manuel Valls-Vicente.

Date document : Février 2009

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Retranscription :

" Les journaux, d'abord, étaient régis par Vichy, point à la ligne. Donc, des journaux libres, il n'y en avait pas. Les seuls journaux libres, les seules feuilles... parce qu'un journal, ce n'était pas 12, 16 ou 30 pages comme aujourd'hui. C'était une petite feuille, bien souvent de format A4. Quand il y avait deux pages, c'était extraordinaire. Donc, c'était les seuls journaux libres qui expliquaient ce qu'il se passe.

On a distribué des tracts, des journaux... dans les boîtes aux lettres, évidemment, pour ne pas être vus... de préférence à la campagne, la nuit parce qu'on ne se voit pas, bien qu'il y ait un couvre feu. Enfin, le couvre feu à la campagne, ce n'est pas suivi parfaitement. Donc, on pouvait passer largement. Ils m'étaient remis par l'un de mes camarades, l'un de mes supérieurs (...) et alors j'ignorais totalement d'où ils venaient. Il fallait les distribuer, point à la ligne. Et je les distribuais... Je ne cherchais pas... N'étant ni imprimeur ni journaliste, ne sachant pas d'où ça venait, je distribuais. "


Contexte historique

Jean Rispal est né le 13 mai 1928 à Paris. Au moment de l'exode, un événement qui le marque beaucoup, il part pour Lyon. Il vient alors d'avoir douze ans. Déjà, il s'amuse à montrer à ses amis une photo du général de Gaulle qu'il garde dans sa poche, et à faire des graffitis engagés sur les murs...
Ses parents sont divorcés. Après deux années passées à Lyon, sa mère souhaite le voir revenir à Paris avec elle. Mais elle a peur de bombardements sur Paris et juge plus prudent d'envoyer Jean à la campagne en banlieue parisienne, à Senlisse (Seine-et-Oise). Il y séjourne avec son petit frère et une jeune fille au pair qui lui donne ses leçons... Et le laisse très libre malgré son jeune âge!

Au printemps 1943, Jean repère dans le village un groupe de jeunes qu'il pense être des résistants. Il leur demande de participer à leurs activités. Après quelques hésitations dues à son jeune âge, il est intégré au mouvement Libération-Nord. Il porte encore des culottes courtes (vêtement réservé aux petits garçons de l'époque), ce qui fait de lui un agent de liaison insoupçonné des Allemands. Il transporte avec sa bicyclette des messages, des armes... Afin de préparer un bombardement allié, il recueille des renseignements à la gare de Trappes, où il s'infiltre en jouant avec les enfants des cheminots. 

Il participe aux combats de la libération de Paris, mais il est refusé dans l'Armée régulière à cause de son jeune âge. Il s'engage donc au service des recherches du Lutétia, qui accueille les déportés à leur retour des camps. Jean a ensuite poursuivi une carrière commerciale, en s'appuyant sur sa capacité à entreprendre.


DVD-ROM « Valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes aujourd’hui », AERI, 2012.