Max Weinstein :Jeune Combat publie des informations sur la Déportation

Légende :

Max Weinstein évoque Jeune Combat, qui publiait des informations sur la Déportation

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Durée de l’extrait : 00:01:45

Tournage et montage : Nicolas Voisin

Interview réalisée par Clémence Piet et Manuel Valls-Vicente.

Date document : Février 2009

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Retranscription :

" On a même sorti un numéro de notre journal Jeune Combat qui était titré justement sur la connaissance. D'abord, la révolte du ghetto de Varsovie, qui a été un événement fabuleux et puis la connaissance des camps, par l'intermédiaire des messages qui nous parvenaient de Moscou et de Londres, en particulier le fameux appel lancé par les écrivains juifs soviétiques. C'est un appel qui a eu une grande résonnance dans le monde entier, avec des écrivains tout à fait exceptionnels, comme Ilya Ehrenbourg et d'autres... On a eu connaissance de cela, mais on n'avait pas la conscience de ce que c'était en réalité. On savait qu'il y avait ces choses là, mais on ne se rendait pas compte de la gravité de la chose... du massacre systématique et voulu. D'ailleurs, je n'avais pas du tout connaissance de cette conférence de Wannsee, où ils avaient décidé de la solution finale pour détruire tous les Juifs du monde... du monde. D'ailleurs, je ne veux pas dire qu'ils y sont parvenus, mais ils en ont massacré quand même pas mal, pas mal de millions, oui... femmes, enfants,  vieillards." 


Contexte historique

Max Weinstein est né le 20 juin 1927 à Nancy, où ses parents, juifs polonais, s'étaient installés au début des années 1920. Son père, après avoir travaillé dans des usines de la sidérurgie lorraine, est marchand forain sur le marché de Nancy. Il parle et écrit le Français. Sa mère lui parle en Yiddish.

Max et ses frères, Georges et Charles, retrouvent chaque jour leurs bandes de copains dans les rues proches de chez eux. En 1939, Max a douze ans. Il obtient son certificat d'études. En août, son père est mobilisé à Roanne dans la Loire. Sa mère étant malade et suite aux bombardements de Nancy, ils décident en mai 1940 de rejoindre le père. Pendant ce voyage, la famille se fait voler tous ses biens... Ils n'ont plus rien.

Au collège de Roanne, Max entreprend des études commerciales. Il passe ses journées libres avec un groupe d'éclaireurs israélites de France (EIF). Démobilisé après l'invasion allemande, son père reprend à Roanne son activité de marchand forain. Au printemps 1943, à 16 ans, Max arrête le collège, las des brimades antisémites des autres élèves.

En septembre 1943, Max rejoint son frère Georges à Villeurbanne, près de Lyon. Il se doute que celui-ci agit contre l'occupant et les collaborateurs et souhaite, lui aussi, " faire quelque chose ". Son frère commence par lui céder sa chambre. Auprès de ses logeurs, il se fait appeler " Max Chevalier ", frère de " Maurice Chevalier " (pseudo de Georges)... C'est son premier pas dans la clandestinité. Il obtient rapidement une nouvelle carte d'identité. Georges lui trouve également un travail dans une usine de Lyon. Enfin, il lui propose de faire partie d'un groupe de résistance de jeunes juifs communistes. C'est l'Union de la jeunesse juive (UJJ), issue de la MOI (Main d'oeuvre immigrée). Max, bien qu'ignorant tout de la politique, accepte aussitôt. Son pseudonyme est " Gustave ".

Il est agent de liaison et participe à des opérations de lancer de tracts, distribue le journal clandestin Jeune combat colle des papillons et fait des graffitis sur des murs de lieux publics, participe à des prises de parole en public... Il donne également son aide à différentes actions directes (sabotages). Au bout de quelques semaines, il possède une arme, puis forme ses camarades au maniement.

Le 24 août 1944, en compagnie d'autres jeunes de l'UJJ, il prend part à l'insurrection de Villeurbanne avec le bataillon Carmagnole. Il dirige un groupe d'une dizaine de jeunes avec qui il construit puis défend des barricades. Il participe également à la bataille de Pusignan, dans le Rhône. Il a alors dix-sept ans. Après la Libération, il intègre le 1er régiment du Rhône, constitué de résistants, où il devient secrétaire de la compagnie. Mais il quitte l'armée peu de temps après.

Il travaille ensuite pour la presse communiste à Lyon, puis à Paris, au journal L'Humanité. Il milite toujours au parti communiste, auquel il a adhéré en septembre 1943.

 


DVD-ROM « Valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes aujourd’hui », AERI, 2012.