Simone Ducreux : les messages personnels

Légende :

Simone Ducreux évoque les messages personnels

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Durée de l’extrait : 00:01:07

Tournage et montage : Nicolas Voisin

Interview réalisée par Clémence Piet et Manuel Valls-Vicente.

Date document : Février 2009

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Retranscription :

" Il y avait des réseaux qui avaient reçu par je ne sais quel principe  :" Quand tu entendras tel message, tu sauras que..." Par exemple : " Les roses fleurissent en décembre", hé bien ça veut dire qu'il y aura des containers qui seront livrés comme il est convenu, comme on en a décidé et c'est d'accord." C'est-à-dire qu'on ne savait pas ce qu'un réseau faisait, quel rapport il y avait entre les uns et les autres et c'était la condition de la survie, le cloisonnement. Donc, quand on entendait des messages qui n'étaient pas pour nous, on se marrait parce qu'on ne savait pas ce que ça voulait dire, mais c'était quelque chose d'important. Quand les sanglots longs de Verlaine est passé, il y a très peu de gens qui savaient ce que ça voulait dire. "


Contexte historique

Simone Jouhant a 17 ans et demi en 1940. Elle habite à L'Hay-les-Roses, à une dizaine de kilomètres de Paris, et va au lycée à Sceaux. En 1940, une amie juive lui confie qu'elle a besoin de faux papiers. Simone se renseigne spontanément auprès d'un ami de son père qui est policier. Pendant deux à trois mois, elle fournit ainsi, avec la complicité du policier, de fausses cartes d'identité à plusieurs camarades.

Elle rejoint ensuite le mouvement Libération-Nord, sans en connaître alors le nom. Elle est agent de liaison, distribue des journaux clandestins, des tracts...

En 1941, elle s'aperçoit que son père loge des aviateurs américains et anglais, dont les avions ont été abattus. Son père connaît alors les moyens de les renvoyer en Angleterre, grâce à une filière à laquelle il appartient. Elle les aide donc aussi en leur apportant ce dont ils ont besoin (nourriture, faux-papiers, vêtements civils...) et en les accompagnant dans certains de leurs déplacements.

Au sein de Libération-Nord, à l'Hay-les-Roses, elle retrouve ses camarades dans la cabane du jardinier de la roseraie. Les filles fabriquent les pains de plastic que des cheminots vont utiliser pour faire dérailler les trains.

A la Libération, on lui confie une arme pour la première fois ainsi que la garde d'une librairie du quartier de la Sorbonne à Paris. Elle y rencontrera Claude Ducreux avec qui elle se mariera.

En 1996, alors qu'elle est retraitée, elle décide d'aller témoigner, dans les écoles, sur son engagement mais aussi pour rappeler qu'il y avait de nombreuses femmes dans la Résistance.


DVD-ROM « Valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes aujourd’hui », AERI, 2012.