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Maquis Aillot

Légende :

Le maquis Aillot, fondé par Fernand Botte, à la demande de " Verneuil ", baptisé en hommage à Claude Aillot, résistant communiste tonnerrois fusillé comme otage le 30 avril 1942 (Yonne)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ARORY- Collection Musée de la Résistance, Auxerre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc extraite du CD-ROM La Résistance dans l’Yonne.

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne

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Contexte historique

Le maquis Aillot s'est formé à partir du groupe des résistants sédentaires de Vireaux, près de Tonnerre. En 1943, Georges Navotte et Fernand Botte ont récupéré quelques armes et souhaitent agir. Au printemps, Firmin Semblat de Libération-Nord  contacte Fernand Botte et le nomme chef de groupe dans le canton de Noyers-sur-Serein. Il s'agit de constituer des dépôts d'armes et de rallier des hommes. A l'automne 1943, Fernand Botte et Georges Navotte rencontrent " Verneuil " chez Firmin Semblat. " Verneuil " leur promet des armes et leur demande d'organiser un groupe sédentaire. Il souhaite former un maquis, mais les arrestations de novembre 1943 vont en retarder la constitution.

En février 1944, " Verneuil " demande à Fernand Botte, qui a rejoint le maquis Garnier, d'en fonder un autre. Il se tourne aussi vers Georges Navotte qu'il charge d'organiser rapidement ce nouveau maquis. Navotte s'y emploie dès le mois de mars après en avoir confié le commandement à l'ancien brigadiste Henri Mennecart (" Wandhuyt "). Roger Picand lui suggère de l'appeler Aillot, en hommage à Claude Aillot. Fernand Botte l'épaule et espère faire fusionner les maquis Garnier et Aillot. Au début du mois d'avril, le maquis est commandé par Henri Mennecart lui-même, secondé par Fernand Botte et Albert Barbotte. Georges Navotte n'y réside pas. Il est sédentaire à Vireaux et profite de cette couverture pour ravitailler le maquis et y envoyer les réfractaires.

Le maquis est installé non loin d'Angy, dans le bois de l'Hospice situé à quelques kilomètres au sud de Tonnerre. Au lieu-dit Pinagault, les maquisards ont remonté une cabane de charbonnier, à proximité d'une ferme en ruine qui dispose d'un toit et d'une citerne. Une tente taillée dans une bâche de wagon complète le tout. Le ravitaillement est assuré par les fermes environnantes, notamment celles d'Angy et du Deffroy. Suzanne Bailly, secrétaire de mairie d'Aigremont, leur fournit des cartes de ravitaillement tandis que le maire de Vireaux, Henri Machefer, les aide de son mieux. L‘armement est sommaire : quelques fusils-mitrailleurs récupérés en 1940 et des mousquetons, mais aucun explosif. Le parachutage de Tissey au début de juillet 1944 l'améliorera. Les effectifs du maquis s'élèvent à une quinzaine d'hommes dont il faut faire l'instruction militaire. Gabrielle Navotte, la mère de Georges, confectionne un premier drapeau à croix de Lorraine portant l'inscription : FFI maquis Aillot. La montée des couleurs devient un rituel quotidien.

Au mois de mai, le maquis devient un maquis refuge et voit ses effectifs progresser régulièrement. On y compte une trentaine d'hommes avant le Débarquement mais certains ne couchent pas au maquis. Les premiers sabotages commencent, avec la destruction du transformateur de Moutot ou la coupure de la ligne électrique des Mulots entre Vireaux et Sambourg. Une opération commune regroupant deux sizaines des maquis Aillot et Garnier est aussi mise sur pied par " Verneuil ". Il s'agit de détruire le poste d'observation de Lignorelles. Le 13 mai 1944, les deux commandos dirigés par " Verneuil " et Montchanin buttent sur une voiture d'officiers allemands à Maligny. Une fusillade éclate. Les maquisards décrochent devant l'arrivée d'un camion de troupes, laissant leurs voitures inutilisables et quatre Allemands morts.

Au mois de juin, le maquis conduit des opérations de harcèlement audacieuses et connaît ses premières pertes. L'attaque du maquis Aillot, le 18 juin 1944, dissout totalement le maquis. Il se reforme dans une cabane de vignerons de Sanvigne, près de Noyers-sur-Serein, et ne compte plus qu'une dizaine de membres. " Wandhuyt " et Georges Navotte aident " Verneuil " à préparer la concentration des Iles Ménéfrier. " Wandhuyt " l'y accompagne tandis que Navotte " emprunte " une machine à écrire à l'usine de Frangey et prépare des fiches de mobilisation pour les sédentaires de son secteur.

Aux Iles Ménéfrier, le maquis Aillot devient la première section de la première compagnie de la 3e demi-brigade. Navotte commande la section et " Wandhuyt " la compagnie. Celle-ci participe aux combats de la libération d'Avallon et aux opérations qui suivent, jusqu'à Dijon. Elle est démobilisée avec le régiment Verneuil le 20 septembre 1944.


Frédéric Gand, « le maquis Aillot ", in CD-ROM La Résistance dans l’Yonne, AERI, 2004.