Joseph Bocher

Genre : Image

Source :

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Manche

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Contexte historique

Né le 7 janvier 1898 à Ploubazlanec dans les Côtes-d'Armor, Joseph Bocher est officier de la marine marchande à Equeurdreville. En décembre 1940, ce militant syndicaliste et socialiste reçoit Le Manifeste du syndicalisme français appelant les travailleurs à se regrouper pour défendre les libertés et refuser la défaite. Il écrit à Neumeyer, un des signataires, pour lui signifier son plein accord. Neumeyer met alors Joseph Bocher en rapport avec Henri Ribière, militant socialiste de l'Allier, qui cherche à nouer des contacts avec des militants socialistes pour s'opposer à Hitler et Vichy. Les deux hommes se rencontrent au domicile de Bocher, à Équeurdreville, au début de l'année 1941. Henri Ribière l'encourage à former un mouvement s'appuyant sur les militants syndicaux et socialistes fidèles à leur idéal. Il rencontre, en janvier, Jean Goubert, conseiller général socialiste. Ils décident d'agir en commun.

En avril 1941, Henri Ribière se rend à Équeurdreville. Joseph Bocher et lui parcourent les côtes et relèvent les emplacements des fortifications allemandes autour de Cherbourg. Les liaisons seront désormais assurées par André Le Bellec, à qui Bocher confie aussi la responsabilité du secteur Nord de la Manche. Au mois de juin 1941, la commission administrative de la CGT clandestine est constituée. Joseph Bocher assiste aux réunions, en tant que représentant de la marine marchande. La constitution du mouvement Libération-Nord, sous l'impulsion de Raymond Le Corre, est en marche, Joseph Bocher ayant dès 1940 repéré les éléments sûrs et écarté ceux qui suivaient Vichy ou la voie de la Collaboration. En juillet 1942, le mouvement Libération-Nord s'implante définitivement dans la Manche sous la direction de René Schmitt, professeur. Joseph Bocher, alias "Antoine", reçoit la direction de la branche syndicale du mouvement, la CGT clandestine, alors que Raymond Le Corre reçoit la responsabilité du parti socialiste clandestin. Joseph Bocher déborde d'activité, recrutant plusieurs nouveaux résistants et collectant les renseignements remis par ses agents sur tout le Cotentin, notamment sur les hauteurs de La Pernelle.

En décembre 1943, des pourparlers sont engagés pour la création d'un Comité départemental de libération. Joseph Bocher parvient à un accord rapide avec l'OCM. Après la nomination de René Schmitt au Mans, Joseph Bocher assure l'intérim dans la direction du mouvement, à cause de l'éloignement de René Schmitt. Après l'arrestation de celui-ci, le 4 juillet 1943, Joseph Bocher assiste Raymond Le Corre qui devient chef départemental. En février 1944, Joseph Bocher échappe de peu à la Gestapo. Une perquisition a lieu chez son beau-frère, Louis Fritot, chez qui Bocher est hébergé. Il parvient à s'enfuir ; mais Raymond Le Corre n'échappe pas aux griffes de la Gestapo. Le 1er mars, à Paris, Joseph Bocher est désigné par Henri Ribière pour prendre la direction du mouvement et pour mettre en place un groupe d'action dans le Nord-Cotentin. Il déploie alors toute son énergie à préparer les différents groupes en vue de l'action. Après la Libération, il occupe les fonctions de président du CDL, succédant à Julien Fleury.
Il est titulaire de la Médaille de la Résistance.


Cédric Neveu, "Joseph Bocher" in CD-ROM La Résistance dans la Manche, AERI, 2004