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Médaille de la Résistance, 10e modèle

Légende :

Médaille de la Résistance, 10e modèle (argent, certains modèles sont dotés d'une rosette sur le ruban)

 

Medal of the Resistance, tenth version (silver, some versions of this medal are decorated with a bow on the ribbon)

Genre : Image

Type : Décorations

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Date document : 1945

Lieu : France

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Analyse média

La médaille avec ruban à rosette fut créée le 2 novembre 1945. Les auteurs du projet avaient prévu que ce nouveau grade consisterait en une médaille d'argent avec une rosette portée sur le ruban. Le général de Gaulle s'y serait opposé et la médaille resta de bronze pour les deux grades. Cependant, la fabrication précédant souvent les textes définitifs, quelques exemplaires en argent furent réalisés.

Ce modèle, frappé par la Maison Arthus Bertrand, porte sur la bélière le poinçon de contrôle à la tête de sanglier ainsi que parfois le poinçon de ce fabricant.

D'un diamètre de 34 mm et d'une épaisseur de 4,3 mm, son poids est de 39,50 gr.

 

Medal of the Resistance, tenth version
The medal decorated with a bow on the ribbon was established on 2 November 1945. The creators of this project planed this new medal to be made out of silver, decorated with a bow on the ribbon. Yet, General de Gaulle resisted, so that the medal of both degrees would be made out of bronze. However, as the fabrication was often completed before the establishment of official texts, some versions made out of silver were fabricated. This version, coined by the Arthus Bertrand Company, features an assay mark in the form of a boar’s head or sometimes the assay mark of the manufacturer. It has a diameter of 34mm, is 4.3mm thick and weighs 39.5g.

 

Traduction : Felix Uebel


Auteur : Maurice Bleicher
Source : Robert Moreau, Recueil d'articles de phaléristique, Maison Platt, Paris, 1991, p.68

Contexte historique

La Médaille de la Résistance française a été instituée à Londres par une ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle. Son objet était de "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940." C'est la seconde, et seule autre décoration créée, après l'Ordre de la Libération, pendant la guerre, par le général de Gaulle.

En mars 1945, un projet d'ordonnance est rédigé sur rapport du ministre de la Justice. Ce projet mentionne dans son article 1er : "Les médaillés de la Résistance française qui, dans l'accomplissement des actes visés à l'article 1er de l'ordonnance du 7 janvier 1944 relative à l'attribution de la médaille de la Résistance française, se sont signalés par l'importance des services rendus ou par la gravité des risques encourus, peuvent être nommés Officiers de la Résistance Française." L'article 2 de ce projet crée la rosette : "L'insigne des Officiers de la Résistance est une rosette rouge et noire apposée sur le ruban visé à l'article 2 du décret n°774 du 9 février 1943.

L'exposé des motifs accompagnant le projet d'ordonnance précise : "Avec le retour du Gouvernement en France, il est apparu qu'une récompense unique n'était plus suffisante pour permettre de reconnaître des mérites de valeur souvent inégale. En effet, le désir de maintenir la médaille de la Résistance française au niveau très élevé qu'elle a actuellement aboutirait à laisser sans récompense les faits de résistance secondaires, mais qui n'en restent pas moins très méritoires en raison des risques courus et des services rendus, qui ne justifient pas l'attribution d'une décoration militaire. 

La présente ordonnance a pour objet de créer une classe plus élevée de la Médaille de la Résistance française dont les titulaires recevront le titre d'"Officiers de la Résistance" ; cette classe sera attribuée aux personnes et collectivités françaises qui se sont particulièrement distinguées dans la Résistance, notamment par la durée de leurs services, l'importance matérielle ou morale des résultats obtenus ou la gravité des risques encourus. 
Le titre de "Médaillé de la Résistance" permettra de récompenser plus largement l'action méritoire des Français qui ont milité dans la Résistance."

Le 27 avril 1945, le comité juridique du GPRF, présidé par René Cassin, donne un avis favorable au projet d'ordonnance de mars 1945 mais en remplaçant l'article 1er par : "Peuvent être nommés Officiers de la Résistance française, ou promus Officiers de la Résistance Française, s'ils sont déjà médaillés, ceux qui, dans l'accomplissement des actes visés à l'article 1er de l'ordonnance du 7 janvier 1944, relative à l'attribution de la Médaille de la Résistance française, se sont signalés par l'importance des services rendus ou par la gravité des risques courus". 

La médaille de la Résistance avec rosette a été attribuée à 4 441 personnes.

 

 

The Medal of the French Resistance was established in London, by the enactment from 9 February 1943, by General de Gaulle, “leader of the Fighting French Forces”. His objective was to “reward remarkable acts of faith and of courage that, in France, in the empire and abroad, have contributed to the resistance of the French people against the enemy and against its accomplices since 18 June 1940". The Medal of the Resistance was the second and only other decoration created, after the Medal of Liberation, by General de Gaulle during the Second World War.

In March 1945, an enactment draft was written, after a report from the justice minister, considering such an enactment draft. The first article of this draft said: “The Medalists of the French Resistance who have excelled in the performance of important acts or services or have faced extreme risks, as explained in the first article of the enactment from 7 January 1944, referring to the awarding of the Medal of the French Resistance, can be appointed as Officers of the French Resistance.” The second article of this draft created the medal decorated with a bow: “The emblem of the Officers of the Resistance is a red and black bow attached to the ribbon, as mentioned in the second article of the enactment number 774 from 9 February 1943.”

The report about the objectives added to the enactment draft specified: “With the return of the French Government to France, it appeared that one single award was not enough, in order to be able to reward merits that were often of uneven virtue. Hence, the wish to keep the Medal of the French Resistance on the high level it currently had, resulted in raising the problem that acts of secondary resistance were not rewarded, although these services and faced risks were not less meritorious, but did not justify the awarding of a military decoration.

The shown enactment had the objective of creating a more sophisticated degree of the Medal of the French Resistance, which would award its medalists with the title of “Officers of the Resistance”; this degree would be attributed to French people and communities that have particularly excelled in the resistance, especially through the duration of their support, the material or moral importance of their achievements or the seriousness of the risks they faced. The title “Medal of the Resistance” would hence permit to reward meritorious actions of the French people, who had committed themselves to the resistance, in a more extensive manner.

On 27 April 1945, the judicial committee of the Gouvernement provisoire de la République française (Provisional Government of the French Republic), with its president René Cassin, approved the enactment draft from March 1945, but replaced the first article by:”Can be appointed as Officers of the French Resistance, or promoted to Officers of the French Resistance, if they already are medalists and have excelled in the performance of important acts or services or have faced extreme risks, as explained in the first article of the enactment from 7 January 1944, referring to the awarding of the Medal of the French Resistance. The Medal of the Resistance decorated with a bow had been awarded to 4 441 people.

 

Traduction : Felix Uebel


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : archives de la Commission nationale de la Médaille de la Résistance française.