Une partie du détachement Salomon à Montselgues (Ardèche)

Légende :

Une partie du détachement F-TP Salomon, alors qu'il s'était replié, début mai 1944, dans une ferme abandonnée, au lieu-dit "Chalindas", sur le plateau cévenol, commune de Montselgues, après l'affrontement victorieux contre une colonne allemande, le 16 avil à Sanilhac

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Jacques Jolas Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Début mai 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

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Analyse média

La photographie est signée Jacques Jolas, devenu lui-même l'un des maquisards du détachement Salomon depuis février 1944.


Raoul Galataud

Contexte historique

Après maintes tentatives pour créer un maquis supplémentaire près de la Vallée du Rhône dans le sud du département, les éléments du détachement F-T.P. Salomon peuvent, début avril 1944, s’implanter avec l’aide de résistants de la région sur un piton rocheux dit "l’Allier", commune de Saint-Martin-sur-Lavezon (à l’époque Saint-Martin-le-Supérieur).

Le 12 avril, le survol du campement avec insistance par un avion allemand laisse présager une attaque imminente. La position est indéfendable et les maquisards évacuent aussitôt. Il était temps. Les forces répressives ennemies, par dépit, détruisent les bâtisses qui servaient de campement au maquis et commettent leurs exactions habituelles contre la population civile de cette région du Coiron.

Les maquisards, après 24 heures de marche éreintante par des sentiers à travers bois puis en longeant la voie ferrée d’Aubignas vers Voguë, parviennent à partir de cette localité à reprendre contact avec des résistants d’Aubenas qui organisent leur transport en camion jusqu’à Sanilhac où ils parviennent au soir du 15 avril. Ils ignorent que le maquis Raymond, prévenu d’une attaque, vient d’évacuer les lieux.

Au petit matin du 16 avril, alors qu’ils dépeçaient un mouton offert par un paysan, M. Guibourdenche, ce sont les éléments du détachement Salomon qui doivent faire face avec détermination à la situation. Depuis peu, les maquisards ont fort heureusement pu être dotés de quelques armes performantes, dont un fusil mitrailleur en provenance des premiers parachutages réceptionnés par les équipes de la S.A.P. d’Aubenas, les 22 et 26 mars sur le terrain Acier (actuel terrain d’aviation d’Aubenas).

Evitant avec prudence l’encerclement, ils réussissent à dresser une embuscade victorieuse contre la colonne allemande sur le chemin du retour. Cinq soldats allemands sont tués. M. Guibourdenche, que les ennemis emmenaient comme prisonnier, réussit à leur fausser compagnie. Aucune victime n'est à déplorer parmi les maquisards, mais ceux-ci doivent entreprendre, à nouveau à pied et à travers bois, une nomadisation pénible de plusieurs jours vers des lieux plus isolés sur le plateau de la montagne cévenole. Ils parviennent au mois de mai à trouver un lieu d’accueil dans la forêt de Montselgues, en attendant le jour J de l’insurrection, le 6 juin, où le détachement rejoindra sa compagnie d’appartenance au Cheylard.


Raoul Galataud