Monument du lieu-dit Juventin

Légende :

Photographie du monument prise lors d'une Promenade sur les chemins de la mémoire, organisée par la Fédération des Oeuvres Laïques et l'USEP

The photo of the monument was taken during a Promenade sur les chemins de la mémoire, organized by the Fédération des Oeuvres Laïques and USEP

 

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Pierre Millet

Source : © Pierre Millet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique.

Date document : 1945

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Toulaud

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Analyse média

Une stèle très modeste avait été érigée dès la Libération, par souscription, par les anciens résistants du voisinage. Par la suite, Maurice Roumezin, un  maçon demeurant au hameau voisin de Ponsoye, ancien résistant lui-même, l’a améliorée et entretenue. Une plaque offerte par "Le Souvenir Français" fut apposée en 1984.


A very modest cenotaph was erected upon Liberation by name and title of local former Resistance fighters. Subsequently, Maurice Roumezin, a mason residing in the nearby hamlet of Ponsoye, and a former Resistance fighter has taken up the maintenance of the monument. In 1984 a plaque was added as well, provided by “Le Souvenir Français”.


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

Depuis l’été 1943, M. Ferdinand Janvier, directeur des carrosseries Besset à Annonay, futur commandant de l’Armée Secrète, hébergeait des jeunes ouvriers de son entreprise réfractaires au S.T.O. dans une ferme lui appartenant à "Juventin".

Peu après, à proximité, s’installent des maquis F.T.P. dans des bâtisses abandonnées, à Lardois puis Tracol. Les deux mouvements s’entraident. Les maquis d’action F.T.P., facilement accessibles à pied depuis St-Péray, sont soutenus par tout un réseau d’amis sûrs dans les populations locales (notamment d’origine protestante) de Toulaud, Boffres, Alboussières. Ils seront particulièrement efficaces pendant plus de six mois !

Mais la milice et la Gestapo finissent par soudoyer quelques indicateurs avec des primes alléchantes.

Le 8 mars au matin, deux compagnies de la Wehrmacht guidées par des miliciens partent de la vallée du Rhône en direction des bois de Toulaud à l’attaque des maquisards. Ceux-ci, prévenus, ont déjà décroché et entrepris une nomadisation vers l’arrière-pays ardéchois. (Voir CD-Rom La Résistance en Ardèche, 2004, AERI et Musée de la Résistance Ardèche).

A défaut, les habitants suspectés d’aider la Résistance sont brutalisés, leurs maisons pillées et incendiées (notamment, à Biousse et à Biguet, les habitations des parents de Louis-Frédéric Ducros, futur colonel et auteur des ouvrages de référence Montagnes ardéchoises dans la guerre).

En fin de journée, les assaillants parviennent à la ferme de "Juventin". Les jeunes réfractaires se sont dispersés. Sont restés sur place le fermier, M. Pierre Perrier, et sa famille, un voisin, M. René Vialle et un maquisard, André Paquien, atteint de pleurésie et soigné à la ferme. Les trois hommes, malmenés à coups de cosses, sont finalement exécutés sans pitié.

Le monument leur est dédié. Il est le lieu d’une traditionnelle cérémonie du souvenir, à l’occasion de la célébration de la journée du 8 mai 1945. Sur invitation de la municipalité de Toulaud, elle se déroule en début de journée, à 9 heures, en présence de très nombreuses personnalités civiles et militaires. Après les allocutions d’usage par Monsieur le Maire et jusqu’à ce jour par Pierre Millet au nom des anciens résistants, la cérémonie s’achève par la diffusion de l’hymne national La Marseillaise, puis du Chant des partisans.

Une partie des assistants se dirige ensuite vers St-Péray pour participer à la cérémonie devant la stèle SULLY Arnald.


In the summer of 1943 Mr. Ferdinand Janvier, a local mechanic and future commander of the Armée Secrète from Annonay, begins taking in young workers from his garage keeping them from forced labor imposed upon young men by German occupants, Service de Travail Obilgatoire (S.T.O.) at his farm in Juventin.

Shortly after, the F.T.P. forces took up positions in abandoned buildings in the nearby towns of Lardois and Tracol and worked with the young men of Juventin. The F.T.P. fighters nearby were supported by a network of sympathetic locals and trusted friends in the towns of Toulaud, Boffres and Alboussières and were particularly helpful in the months that followed.

Unfortunately the militia of the Vichy regime and the Gestapo were able to bribe some members of the network for information.

On the Morning of March 8th two companies of the Wehrmacht guided by militiamen left the Rhône Valley toward the Tolaud forests to attack the Resistance forces. The Resistance fighters had already begun their retreat from Tolaud moving into the Ardèche countryside.

German forces tormented any civilians suspected of helping the Resistance fighters and their houses were burned to the ground (The towns of Biousse and Biguet being especially effected).

By the late afternoon the German forces had arrived at the farm Juventin causing the young men to flee. The owner of the farm Pierre Perrier, his family their neighbor, René Vialle and Resistance fighter André Paquien stayed behind. The three men were severely beaten by the German soldiers before their merciless execution.

The monument stands in the remembrance of these men and there is also a yearly formal ceremony for the events of Juventin. Instead, it is often where locals reconvene in celebration of the V-day (May 8th, 1944). Under the direction of the municipality of Toulaud, the ceremony takes place in the morning with many military and civil servants in attendance. After brief speeches from the Mayor and Pierre Milleu, who speaks on behalf of the former Resistance fighters, then the playing of La Marseillaise and the Chant des partisans closes the ceremony.


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski