Pierre Jullien lors de la libération de Montélimar

Genre : Image

Type : Portrait

Producteur : Cliché J. Gautier

Source : © Collection Pierre Vincent-Baume Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Montélimar

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Analyse média

La photo montre Pierre Jullien torse nu en train d’approvisionner l’arme qu’il vient de récupérer sur le cadavre d’un GI (soldat de l'armée américaine), lors des derniers coups de feu de la libération de Montélimar. Le cliché est pris le 28 août 1944 par J. Gautier, un FFI compagnon d’arme de Pierre Jullien, quelques instants avant la mort de Pierre Jullien.

Marcel Monier, habitant le Faubourg Saint-James (au sud de la ville, sur la rive gauche du Roubion) ne peut revenir chez lui, le pont venant d’être détruit. Muni de son appareil photo, il appuie sur le déclic au moment où Pierre Julien inspecte l’arme. Marcel Monier transmettra plus tard cette photo à des amis dont Henri Martelli. 


Pierre Julien, propriétaire de l’Hôtel des Princes, dans la Grande Rue de Montélimar, prend son repas en compagnie d’un employé, avant le service, vers 11 h 30. Les tout premiers Américains ont franchi le Roubion alors que les derniers Allemands vont quitter la ville. Il entend un coup de feu, se précipite vers la place d’Aygu voisine – à quelques centaines de mètres. L’un des soldats alliés vient d’être abattu par ce tir ; Pierre Julien, lui-même résistant, a le réflexe de se saisir de l’arme de la victime ; le cliché le montre à ce moment-là précisément.

Pierre Julien quitte la place et s’engage sur le boulevard Meynot. Il croise deux motocyclistes allemands « ignorant tout de la situation nouvelle. Pierre Julien les abat d’une rafale ». Mais deux Allemands, débouchant d’une ruelle, font feu sur Pierre Julien. Il trouve la force de revenir chez lui tout à côté, de dire à son employé, Kiki, : « ils m’ont eu ». Il s’affaisse. Quelques instants après, Marius Spézini un autre résistant, voisin, fait feu sur les deux Allemands et les tue.


Auteur : Pierre Balliot

Contexte historique

Le 28 août 1944 est l’un des derniers moments de la Bataille de Montélimar.

Les Alliés, débarqués le 15 août en Méditerranée, atteignent Grenoble, accompagnés par les FFI (Forces françaises de l'intérieur), une semaine plus tard. La 19e Armée allemande qui occupait jusque là le sud de la France, reçoit l’ordre de se replier. C’est une force puissante. Le 28 août, précisément, harcelée par les Alliés et les FFI, les derniers éléments allemands, remontant vers le nord, sont encore à Montélimar. Ils sont pris en tenaille par l’aviation et l’artillerie alliées ; cette dernière provient à la fois du sud et de l’est (retour d’unités alliées engagées dans les Alpes). Les forces résistantes, fortes en Drôme sud, accusent cette pression ; Julien et Spézini sont des soldats dont le document saisit le premier, en pleine action.


Auteurs : Claude Seyve
Sources : On se bat à Montélimar, Robert Vernin 1945, collection : Henri Martelli.