Plan-relief de la Drôme résistante

Légende :

Carte renseignée du musée de la Résistance et de la déportation de Romans-sur-Isère.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

La photo représente un plan-relief de la Drôme. La carte a été réalisée par Georges Forcheron. C’est madame Forcheron que l’on aperçoit devant la réalisation de son mari. La carte a d'abord été exposée à la poste de Romans. Elle a été récupérée par les membres du comité du musée en 1973, avant l'inauguration du musée de la Résistance et de la déportation en 1974. Au départ, elle n'était ni sonore, ni visuelle et était présentée à plat. Ce n'est qu'en 1994, année de rénovation du centre, que les établissements Pouzin ont réalisé toute la partie informatique et technique. La personne donne l’échelle de cette réalisation. Située dans la salle où est présentée une intéressante panoplie d’armes utilisées par la Résistance, ce plan-relief est la pièce majeure du Centre historique de la Résistance en Drôme et de la Déportation (CHRDD) devenu depuis 2009 le musée de la Résistance et de la Déportation de Romans-sur-Isère. La carte met bien en valeur les différentes régions de la Drôme : la Drôme des collines au nord, la vallée du Rhône à l’ouest, le Vercors au nord-est, le Diois au centre-est, le Nyonsais et les Baronnies au sud-est. La photo permet d’apercevoir les différentes régions orientales, notamment le Vercors. On constate que ce dernier, contrairement à la définition courante qu’on lui donne, n’est pas un plateau mais un massif lourdement et puissamment plissé de direction nord-est sud-ouest. Un commentaire sonore expose en quelques minutes les grands aspects de la Résistance drômoise. Simultanément, des lumières situent les lieux évoqués par le commentaire. Cette carte, les commentaires qu’elle diffuse, les lieux évoqués peuvent être le point de départ, pour les jeunes en particulier, d’une approche plus complète et plus complexe de ce que fut la Résistance dans la Drôme. C’est un excellent document pédagogique que l’on trouve rarement dans d’autres musées. Si, dans le cas d’une rénovation du musée, des améliorations doivent être apportées à sa muséographie, cette carte en relief devra être conservée. Elle constituera toujours la pièce centrale du musée de la Résistance de Romans-sur-Isère.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

Le musée est l'œuvre de Résistants qui l'ont pensé et réalisé avec le soutien de la ville de Romans. Soit environ 30 ans après les événements, le 6 mars 1972, l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), l'Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors et la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP), se réunissent en comité dans le but de créer un musée de la Résistance et de la Déportation. La composition de ce comité révèle l'origine de ses membres. Il y a les Résistants dont le président Marcel Vallon, le président délégué, Camille Gaillard, les vice-présidents Henri Fichet, René Robert, le secrétaire, Alexandre Drevet, le secrétaire adjoint, Michel Combe, le trésorier, Roger Millou, le trésorier adjoint Joseph Bouvard, l'archiviste Eugène Guillaud, le délégué de la municipalité Gérard Devignes, le Conservateur du musée de la chaussure, non résistante, Marie-Josèphe Bossan, des membres de l'ANACR, Lucien Bertrand, René Blint, Gérard Devignes, Fernand Dumas, Roger Monnard, des membres de la FNDIRP Robert Monier, des membres de l'association des Pionniers du Vercors, Marcel Bardin, Henri Doenas, Louis Fournet, René Martin, Fernand Rossetti. Le musée a été inauguré le 22 juin 1974 en présence de Jacques Debu-Bridel, membre fondateur du Conseil National de la Résistance et des autorités départementales et locales. Il comportait deux salles d'exposition. La salle audiovisuelle a été ajoutée en 1978. Une rénovation réalisée et inaugurée le 27 août 1994 voit l'adjonction d'une salle sur la Déportation. Le musée prend le nom de Centre Historique de la Résistance en Drôme et de la Déportation. En 2010, avec sa municipalisation, il se dénomme désormais Musée de la Résistance et de la Déportation de Romans-sur-Isère.

Le parcours des trois salles se fait en passant d'une salle aux murs clairs, symbolisant la liberté à une deuxième plus sombre et à une troisième quasiment obscure matérialisant l'horreur de la déportation. Le retour s'opère de l'obscurité à la lumière représentant la Libération. Doté d'une salle audiovisuelle, le musée possède depuis 2004 un site internet qui reçoit journellement une centaine de visites. Il accueille environ vingt mille visiteurs par an. Quelques membres parmi les fondateurs du Musée, anciens Résistants, ont été réticents pour être aidés par des personnes plus jeunes n'ayant pas vécu la Résistance. La municipalisation du Musée et la création d'un Conseil scientifique regroupant anciens Résistants et historiens semble avoir réglé le problème.

L'avenir du musée est semblable à celui de tous les musées de la Résistance. Il passe par une rénovation muséographique encore que l'aspect pédagogique ait été pris en compte dès le début de la conception. Il s'y ajoute la question de la cohabitation avec le musée international de la chaussure situé dans le même bâtiment. Au niveau de la Drôme, il complète, d'une certaine manière, le mémorial du col de La Chau et le musée de la Résistance, tous deux situés à Vassieux-en-Vercors. Par rapport à ce dernier, le musée de Romans est plus accessible aux visiteurs par sa muséographie, notamment en direction des jeunes. Pour preuve, un groupe d'élèves, originaires du lycée professionnel Bouvet de Romans, a réalisé un montage de silhouettes de soldats à partir d'un fragment de fuselage de DFS 230, vestige d'un des planeurs qui s'étaient posés à Vassieux-en-Vercors le 21 ou le 23 juillet 1944.

Comme pour d'autres institutions du même genre, l'avenir du musée peut se trouver dans une intégration départementale des lieux de mémoire.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. Dépliant d'information sur le musée.