Charles Mohler

Légende :

Charles Mohler (deuxième en partant de la gauche), l'un des quatre officiels lors du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection IHTP - ARC 078 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 11 janvier 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Contexte historique

Charles Mohler, intégré au mouvement Libération-Sud depuis 1941 sous le pseudonyme de "Duvernois", arrive de la Haute-Loire à Lyon en janvier 1943. Il a de la famille dans l'Ain : son épouse, également résistante, a une sœur, Madame Cartaud, dont le mari est dans l'AS (Armée secrète) de Belley. Dynamique, courageux, organisateur minutieux faisant preuve d'autorité face aux éléments "durs", Charles Mohler se voit confier le commandement des groupes francs régionaux, avec comme adjoint Breyton, "Marin".

En quelques mois, il travaille sous les ordres de Serge Asher, "Ravanel", chef national des Groupes francs, et fait de ceux de Libération une unité d'élite. En mai 1943, Charles Mohler et Lucien Bonnet, "Dunoir", préparent l'opération de l'hôpital de l'Antiquaille qui permet l'évasion de responsables parmi lesquels "Ravanel", Kriegel et Morin-Forestier.

En juillet 1943, "Duvernois" est nommé chef régional des Groupes-francs des MUR (Mouvements unis de Résistance). Il intensifie les actions dans le Rhône et les départements voisins ; dans l'Ain, il a des contacts avec Claude Perrin-Jassy, "Mantin", et Noël Perrotot, "Montréal".

A partir de septembre, il supervise, avec Lucien Bonnet, les maquis du nord de la Région 1. Le 21 octobre 1943, à Lyon, le groupe-franc de "Duvernois" est au cœur de l'opération du boulevard des Hirondelles, conçue par Lucie Aubrac, et qui aboutit à la libération de Raymond Aubrac et de treize de ses compagnons. Le 11 novembre, Charles Mohler et Lucien Bonnet sont avec Henri Jaboulay, "Belleroche", et "Romans", en tête du défilé d'Oyonnax. Début décembre, Charles Mohler et deux adjoints viennent au camp de Cize, dans l'Ain, préparer l'opération de sabotage des usines du Creusot. En décembre, il est de ceux qui rédigent le faux numéro du journal Le Nouvelliste, lequel fait sensation le 31 décembre à Lyon en donnant un récit enthousiaste du défilé d'Oyonnax, opération à laquelle participe Marcel Rivière, "Ramu", ancien journaliste du journal Le Progrès qui se saborde après l'occupation de la zone Sud le 11 novembre 1942.

Le 24 février 1944, Charles Mohler est arrêté à Paris, dans une rafle, et interné à la prison de la Santé ; son épouse Paulette, elle-même responsable de l'action féminine des MUR dans la région "Soie", est incarcérée à la Petite Roquette. Aussitôt, à Lyon, il est remplacé par Lucien Bonnet, mais ce dernier tombe le 9 mars dans les filets de la Gestapo.

Les groupes francs sont durement atteints, mais leur exemple va être suivi. Après six mois de prison, les époux Mohler sont sauvés par la libération de Paris fin août 1944.


Jean Lety, DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013.