Jean Vaudan, dit Verduraz

Légende :

Après avoir refusé la Relève, "Verduraz" commande un camp puis une compagnie dans le groupement Sud des maquis de l'Ain. Lors du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943, il est positionné en serre-file

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée famille Vaudan Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Contexte historique

Jean Vaudan est né à Trévoux en 1909. Son frère aîné meurt en Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Son autre frère, marchand de bestiaux à Châtillon-sur-Chalaronne, l'aide discrètement dans son action de Résistance. Directeur d'une usine à Chaponost, dans la banlieue lyonnaise, Jean Vaudan a 34 ans, est veuf et sans enfant lorsqu'il est requis au titre de la Relève, en février 1943, pour aller travailler en Autriche. Il est bien décidé à ne pas aller travailler en Allemagne. Pour s'y soustraire, il ruse. A Lyon, il encaisse sa prime, pointe au départ pour laisser une trace, puis quitte discrètement la gare des Brotteaux. Dès lors, il désire échapper aux recherches et prendre contact avec un groupe de la Résistance.

Il va se cacher successivement à Beaujeu, Bourg-en-Bresse, Hauteville, Brénod, et c'est à Montgriffon, chez Marius Chavant, qu'il rencontre le capitaine Henri Petit, "Romans", en juin 1943.

A cette date, ce n'est que le début de l'organisation des camps du maquis. A la ferme des Gorges, Pierre Marcault, "Marco", militaire d'active, est chargé de l'école des cadres. Non loin de là, à la ferme de Termant, près d'Aranc, un camp-refuge abrite une quinzaine de jeunes. Pour les encadrer, les occuper en attendant une formation militaire, "Romans" pense à Jean Vaudan, compte tenu de son âge, de son autorité et de sa motivation : dès lors, Vaudan devient "Verduraz".

A partir de là, ce qu'on appelle le groupe Verduraz, installé dans la ferme de Termant près d'Evosges, devient une unité qui s'avère être un pilier du groupement Sud commandé par Henri Girousse, "Chabot". C'est là que les premiers maquisards et résistants du secteur célèbrent clandestinement le 14 juillet 1943. Puis, contraint à quitter ce lieu, le groupe Verduraz va nomadiser dans la grotte de la Fouge, puis à la ferme de Bassan, près de Corlier. Meneur d'hommes sérieux et dynamique, "Verduraz" recrute des jeunes d'origines diverses : des gars de l'Ain et d'autres départements, un groupe de républicains espagnols, quelques Yougoslaves déserteurs de la Wehrmacht, et réussit à en faire un groupe homogène, solidaire. Il héberge même des aviateurs anglais, contraints à sauter en parachute après que leur avion ait été touché par l'ennemi ; "Verduraz" s'efforce de leur trouver une filière pour rejoindre l'Angleterre.

Le 11 novembre 1943, en compagnie de deux sections venues du Retord, le groupe Verduraz est retenu pour le défilé d'Oyonnax devenu célèbre. Ensuite, dans l'année 1944, cette unité va participer très souvent aux sabotages, sur la voie ferrée entre Ambérieu et Tenay, et subir les trois attaques allemandes avec un minimum de pertes, en harcelant efficacement l'ennemi. Le 23 août, la compagnie Verduraz défile derrière son chef dans Ambérieu libérée. Enfin, les jeunes volontaires s'engagent dans l'Armée des Alpes.

Jean Vaudan, revenu à la vie civile, retrouve ensuite régulièrement ses compagnons d'armes, jusqu'à son décès en 1994 ; il repose au cimetière d'Aranc, où il a acheté une maison, selon ses dernières volontés.


Collectif, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013.