Défilé d'Oyonnax - les quatre officiels se recueillent

Légende :

Défilé d'Oyonnax, 11 novembre 1943 - les quatre officiels (Henri Romans-Petit, Henri Jaboulay, Charles Molher et Lucien Bonnet) se recueillent devant le monument aux morts, dit le "Vieux François"

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection IHTP - ARC 078 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Taille réelle du tirage : 9 x 14 cm.

Date document : 11 novembre 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Analyse média

Cette photographie immortalise ce qui est sans doute, dans ce défilé en tous points "hors normes", le moment le plus solennel : les quatre officiels que sont le chef des maquis de l'Ain, le colonel Henri Romans-Petit en tête, le chef régional des maquis, le capitaine Henri Jaboulay, et leurs deux adjoints chefs régionaux Charles Molher et Lucien Bonnet se recueillent face au monument aux morts de la ville et marquent une minute de silence.


Contexte historique

Sous le commandement d'Henri Romans-Petit, quelque cent trente maquisards de l'Ain, vêtus d'uniformes dérobés aux Chantiers de la Jeunesse, défilent devant la population et déposent devant le monument aux morts une gerbe en forme de Croix de Lorraine portant l'inscription "Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18". Il s'agit d'une véritable opération de contre-propagande, destinée à montrer que les maquisards ne sont ni les "bandits" ni les "terroristes" dénoncés par la presse officielle mais l'armée d'un contre-Etat clandestin. Cette première irruption au grand jour des maquisards dans une ville fait donc l'objet de véritables reportages ; Pierre Marcault, chef d'une des section des maquisards, photographie le trajet vers Oyonnax et un film est réalisé par Raymond "Marc" Jaboulay, le fils du chef régional des maquis Henri Jaboulay. Mais ce sont les photographies prises par André Jacquelin, responsable du journal clandestin Bir-Hakeim qui paraissent dès le mois suivant dans la presse de zone Sud. Le n°40 de Libération-Sud du 1er décembre 1943 en reproduit trois, en floutant les visages des principaux protagonistes pour des motifs évidents de sécurité.

Les treize photographies reproduites ici proviennent des archives de François Morin-Forestier, responsable de la Délégation des Mouvements Unis de Résistance (MUR) à Londres. Il s'agit très vraisemblablement des tirages d'André Jacquelin, parvenus à Londres par courrier aérien tardivement (février 1944) car les liaisons aériennes clandestines ont été très perturbées par la météo durant l'hiver 1943-1944. La même légende figure au dos de toutes les photographies, celle de l'Office Français d'Information Cinématographique (ou OFIC, l'agence officielle de la France combattante). Le film de Raymond, "Marc" Jaboulay parviendra lui aussi à Londres.


D'après Bruno Leroux, "Mobilisations" in Traces de Résistance, Fondation de la Résistance, Paris, 2011.