Groupe FFI de Gargenville

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Bruno Renoult Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Fin août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines

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Analyse média

De Gauche à droite : Roger Gallet, Maurice Berthault, le lieutenant André Caylus, chef du groupe, Fernand Cacheux, Marcel Aubril, Pierre Giraud ; assis, Georges Cherer et Jean Bertault. Equipés d'armes de prise, ils prennent part aux combats de la tête de pont depuis le 20 août avec la 79e division puis avec la 30e durant l'offenseive du 27 août. 


Bruno Renoult

Contexte historique

Le 27 août, les Américains ayant reçu les renforts de la 30e division et de la 2e division blindée montent à la contre-attaque sous un violent appui d'artillerie. Le premier jour d'offensive sera un demi-succès, seuls Fontenay, Gargenville et Guitrancourt auront été dégagés au prix d'une cinquantaine de tués, aucun gain de terrain devant Saint-Cyr-en-Arthies, les Allemands ayant reçu en renfort le Régiment 21 de la 6e division parachutiste du Général von Heyking qui résiste farouchement sur les collines boisées dominant la Seine. 

Seuls participent en groupe constitué, les FFI de Gargenville commandés par l'adjudant Caylus. Après avoir dégagé la localité des quelques Allemands restants, ils partent à l'assaut des collines boisées dominant le pays, au côté du 119e régiment de la 30e division. Caylus, Aubril et Bertault, résistants de Gargenville, racontent : "Les Américains nous avaient donné rendez-vous à 13 heures à l'église, ils nous équipèrent d'armes américaines, et nous sommes montés par les chemins sur les hauteurs suivant de peu le terrifiant barrage d'artillerie qui soulevait de fantastiques colonnes de fumée à la lisière des bois où se terraient les Allemands". 

Le FFI Pierre Giraud se souvient : "Nous arrivâmes au contact des lignes allemandes au lieu dit le Clos Cailloux, cent mètres environ nous séparaient, nous voyons nettement les soldats allemands s'affairant auprès de leurs armes, en particulier auprès d'un mortier qui nous prit sous son tir. Nous dûmes nous protéger dans une cavité auprès d'un chemin de terre, mes camarades et le petit groupe d'Américains, tous serrés les uns contre les autres, nous passâmes presque deux heures dans une situation inconfortable, arrosés d'obus de mortiers, entre chaque impact, nous tirions sur l'ennemi avec nos armes individuelles. Immobilisés par cette résistance, l'aviation dut intervenir avec des P.47. Thunderbolt, ils lâchaient leurs bombes au-dessus de nous pour qu'elles explosent dans les lignes allemandes". Marcel Aubril continue : “Nous étions 50 - 60 gars dans ce trou, l'officier américain qui venait de prendre un éclat dans la crosse de son Colt, nous poussa pour nous mettre à l'abri recroquevillés les uns contre les autres, lui se tenait debout imperturbablement, communiquant à la radio des informations pour diriger les tirs de l'artillerie”. 


Bruno Renoult in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004