Le général de Gaulle à la gare Montparnasse

Légende :

Montage réalisé par la Fondation Charles de Gaulle à partir d'extraits de films américains

Genre : Film

Type : Film

Source : © National Archives and Records Administration, Washington Libre de droits

Détails techniques :

Durée : 1 minute 17 s

Date document : 25 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Par cette journée historique de la libération de Paris, le général de Gaulle arrive dans la capitale quelques heures après la reddition des Allemands. Depuis le matin, les foules en liesse s'amassent sur les boulevards et devant l'Hôtel de Ville, où siègent le Conseil national de la Résistance et le Comité parisien de Libération. La Deuxième division blindée, dirigée par le général Leclerc, occupe la ville, et le général allemand von Choltitz vient de signer le document de capitulation, se rendant au général Leclerc et au commandant des Forces françaises de l'intérieur qui se battaient dans les rues depuis plusieurs jours, le colonel Rol-Tanguy. Leclerc a établi son quartier général à la gare Montparnasse ; c'est là que se dirige Charles de Gaulle après son entrée triomphale par la Porte d'Orléans vers le milieu de l'après-midi. Il félicite Leclerc et Rol-Tanguy, mais fait remarquer à celui-ci un certain déplaisir à voir, sur le document de reddition, le nom du chef résistant communiste Rol-Tanguy à côté de celui du général de l'armée de la République. De Gaulle lui-même raconte cet incident dans ses Mémoires de guerre : ""Vous êtes, dans l'affaire, l'officier le plus élevé en grade, par conséquent seul responsable. Mais surtout, la réclamation qui vous a conduit à admettre ce libellé procède d'une tendance inacceptable". Je fais lire à Leclerc la proclamation publiée, le matin même, par le Conseil national de la Résistance se donnant pour "la nation française" et ne faisant aucune allusion au gouvernement, ni au général de Gaulle. Leclerc comprend aussitôt. De tout mon coeur, je donne l'accolade à ce noble compagnon". Cette petite anecdote permet de comprendre une grande partie de la stratégie politique du chef de la France Libre dans ces premiers jours de l'après-Vichy : parer aux dangers de l'anarchie, empêcher les communistes de prendre le pouvoir, maintenir sa propre autorité comme seul chef légitime, tout en affirmant l'unité nationale. Il le dit clairement dans ses Mémoires : "J'ai moi-même, par avance, fixé ce que je dois faire dans la capitale libérée. Cela consiste à rassembler les âmes en un seul élan national, mais aussi à faire paraître tout de suite la figure et l'autorité de l'Etat". C'est pourquoi, tandis que les chefs de la Résistance l'attendent à l'Hôtel de Ville, lieu symbolique des mouvements de révolte populaire, le Général de Gaulle se rend, après la Gare Montparnasse, au Ministère de la Guerre. En effet, c'est de ce ministère qu'il est parti, avec le reste du gouvernement de la Troisième République, en juin 1940, lorsqu'il était sous-secrétaire d'Etat dans le gouvernement de Paul Reynaud. Et c'est ici qu'il reçoit, vers 17h00, ce 25 juin 1944, son fidèle lieutenant, le délégué général du gouvernement provisoire nommé par lui, Alexandre Parodi, ainsi que le préfet de police Charles Luizet. 


Auteurs/Sources : Susan Rubin Suleiman in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.