"Note sur l'épuration" de Georges Marrane et Léo Hamon

Légende :

Note du CPL sur l’épuration et sur les tribunaux spéciaux qui doivent y procéder rédigée par Georges Marrane, commissaire à la Police, et Léon Hamon, commissaire aux Affaires administratives

Genre : Image

Type : Document officiel

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds thématique "Epuration" carton 150 Droits réservés

Détails techniques :

Note de quatre pages extraite du Bulletin municipal officiel de Paris. hauteur 27 cm ; largeur 21 cm.

Date document : Octobre 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

La tâche du CPL était double : d'une part gérer les affaires courantes de l'administration parisienne ; d'autre part, exprimer son avis sur des questions de politique générale et parfois les résoudre. Dans ce second ordre d'idées, le CPL était chargé par les statuts du CNR de diriger et de contrôler l'épuration dans la région parisienne. La répression des actes de collaboration était inévitable, tout comme les excès auxquelles elle devait donner lieu. Mais il apparaît incontestable que l'on peut mettre au crédit des membres du CPL, et en particulier de ses commissiares directement concernés (Hamon et Marrane), le rôle modérateur qu'ils ont joué après la Libération. Animée par Léo Hamon et Georges Marrane, la commission chargée de l'épuration comprend quatre autres délégués (OCM, Libération-Nord, Résistance et FN). 

L'épurarion posait une série de problèmes. Qui pratiquerait les arrestations ? Qui arrêtrait-on ? Qui s'occuperait des inculpés ? Quelles garanties leur seraient accordées ? Qui prononcerait les jugements ? A la première question, le CPL répondait de façon très nette : le droit d'arrêter appartenait à la Préfecture de Police. 
Qui devait-on arrêter ? Ici encore, la réponse du CPL est précise/ Hamon la résume bien lorsqu'il recommande : "Nous devons éviter, d'une part, d'indisposer une partie importante de la population qui, heureusement, est honnête et patriote, et, d'autre part, pour arrêter des personnages insignifiants, de disperser des forces qui doivent être conjuguées pour arrêter les principaux responsables" (Bulletin municipal officiel de Paris du 16 septembre 1944). Le souci de poursuivre les responsables est le moteur de l'action du CPL. Malgfré tout, le "gibier" du CPL était généralement sans grande importance. 

Les commissions de triage créées par le CPL, composées chacune de trois membres, furent rapidement débordées. Des comités de vigilance sont alors créés ; nommés par les CLL, ils étaient chargés d'enquêter sur les inculpés ne possédant pas de dossiers (il s'agit du projet Hamon-Marrane du 16 octobre 1944 qui est présenté dans cette notice). Les comités de vigilance devaient comprendre au moins un membre titulaire de la licence de droit. Ils recevaient les dénonciations émanant de la population et notamment des comités institués au sein de chaque entreprise. Les avis de ces comités étaient ensuite transmis aux commissions de triage qui stauaient s'il y avait lieu d'interner. L'internement était alors prononcé par les commissiares de police. 


Henri Denis, Le Comité parisien de la Libération, PUF, 1963