Monument aux déportés morts de Sainte-Croix

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2004

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Sainte-Croix

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Analyse média

Monument formé de trois plaques dressées, celle du milieu étant plus haute et ornée d’une palme surmontant la mention « Aux enfants de Ste-Croix morts pour la France ».
La plaque de gauche, « déportés 1943 », porte onze noms d’hommes du village « arrêtés par la Gestapo le 27-12-1943 ». La partie centrale leur est aussi consacrée : on y trouve le nom des camps de « Buchenwald, Flossenburg, Hradisko, Johanngeorgenstadt, Mauthausen, bagnes nazis » et la phrase « Ils sont morts pour que d’autres vivent. Souvenez-vous de leur martyre ». [le « e » de martyre a été ajouté postérieurement]
Sous la liste des sept morts de 1914-1918 qui occupe la plaque de droite, figure le nom de Paul Béranger, « mort pour la Résistance ».
Des plaques ont été déposées au pied du monument.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1943, un groupe résistant de Saillans-Vercheny sabote la voie sur la ligne Livron-Briançon, entre Vercheny et Pontaix.
Ils déboulonnent et ripent les rails sur une longueur d’une centaine de mètres. Vers 7 h du matin, un train de permissionnaires allemands, la machine et 14 wagons, déraille et prend feu à cause de braseros allumés par les soldats pour se préserver du froid. La paille des litières aidant, un wagon citerne d’essence s’enflamme, 14 wagons sont incendiés, provoquant l’explosion des deux wagons de munitions. Douze soldats allemands trouvent la mort dans cette opération. Une quarantaine de blessés sont évacués sur Valence où 7 décèdent. Soit au total 19 morts.
Cinq jours plus tard, le 27 décembre 1943, deux cents Allemands arrivent pour les représailles : ils raflent trois hommes pour chacun de leurs 19 morts, soit 57 hommes pris dans les quatre communes les plus proches, Barsac, Pontaix, Sainte-Croix et Vercheny. Les 57 sont déportés en Allemagne. 38 d’entre eux n’en reviendront pas ou mourront immédiatement après leur libération.
Leurs noms figurent sur les monuments des quatre communes.


Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, BCRA 3AG2/478, 171 Mi 189. AN, 72 AJ 120 n°7. AN, F/1CIII/1152. SHGN - rapport Cie Drôme R4. ADD, 97 J 91, T9 J 3/5, T9 J 8/6. Fondation pour la mémoire de la déportation, le Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945, Paris, éditions Tirésias, 2004. Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, éd. Peuple Libre / Notre Temps, avril 2006. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Drôme-Vercors 1940-1944, édition Peuple Libre 1989. Pons Paul, De la Résistance à la Libération. La Picirella Joseph, Témoignages sur le Vercors. Ladet René, Ils ont refusé de subir. Tillon Charles, Les FTP, Julliard, 1962. Veyer Jean, Souvenirs sur la Résistance dioise. P.Bolle, Die, histoire… Colloque Les Protestants français pendant la Seconde Guerre mondiale. Martin Patrick, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse de doctorat de l’Université Paris IV Sorbonne, 2001.