Plaque commémorative de la rafle de résistants à Charols le 7 février 1944

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Collection Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Charols

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Analyse média

La plaque, apposée sur le mur de la mairie, rue Henri Rodet, pour le deuxième anniversaire de la rafle, le 7 février 1946, est ornée de deux croix de Lorraine rappelant qu’il s’agit ici d’une rafle répressive contre des résistants. Elle évoque l’arrestation de nombreux habitants, le 7 février 1944, ayant vécu cinq heures d’angoisse devant ce mur et rend hommage aux déportés.

Une cérémonie commémorative continue à se dérouler chaque année à la date anniversaire devant cette plaque.

Retranscription :
« COMMUNE DE CHAROLS
ICI LE 7 FEVRIER 1944
DANS CETTE RUE – FACE A CE MUR
PENDANT CINQ HEURES ALLEMANDS ET MILICIENS
TERRORISERENT LA POPULATION ET DE NOMBREUX PASSANTS
VICTIMES DE LEUR PATRIOTISME FURENT DEPORTES
RODET HENRI MORT A MAUTHAUSEN
TAVAN ANDRE 22 ANS MORT A MAUTHAUSEN
CINQ GARS DU MAQUIS
SAMAMA GUY DISPARU A MAUTHAUSEN
MORFIN GERARD. HARO. BONSERGENT.
ERIGEE LE 7 FEVRIER 1946     FRANÇAIS SOUVIENS-TOI ! »


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Le 7 février 1944, à la suite d’un parachutage, la Gestapo, guidée par un dénonciateur et des miliciens, fait une descente à Charols. Les gens du village sont rassemblés et alignés contre un mur où ils resteront dans la plus grande inquiétude pendant cinq heures.

Sept personnes de ce village, résistants ou jeunes gens de passage, sont arrêtées :
- le maire Henri Rodet, 45 ans, responsable des réceptions de parachutage près de Montjoux,
- six personnes, tous résistants : Maurice Bonsergent, un Breton de 23 ans, Alfred Gérard dit « Cohen », originaire de la Haute-Marne, 23 ans, Christophe Haro, un Espagnol de 29 ans, Jean Morfin, Toulousain de 22 ans, Guy Samama, Avignonnais du maquis Perrin, 22 ans, André Tavan, en enfant du pays âgé de 24 ans.

Malgré la violence des tortures et les menaces faites sur sa femme et ses deux filles, le maire Rodet n’avouera rien. À l'exception de Gérard envoyé à Buchenwald, et Bonsergent, classé NN qui passe d'abord à Sarrebrück-Neue Bremm, tous, partis de Compiègne le 6 avril 1944, arrivent le 8 à Mauthausen. Après la quarantaine, ils sont envoyés dans des kommandos du camp : Gusen pour Bonsergent et Haro, Ebensee pour Morfin et Tavan, Melk pour Rodet et Samana.

Gérard, Haro et Morfin reviendront de déportation. Les autres y ont péri, Samana à Melk le 8 juillet 44, le maire Rodet le 24 septembre 1944 à Melk, tandis que Tavan mourait au kommando d'Ebensee le 17 avril 1945.

La plaque apposée à la mairie de Charols rappelle la mémoire de ces déportés.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Pierre Jouve, Évocation historiques, années sombres, 1914… 1945 (sur Cléon-d’Andran), La Bégude-de-Mazenc 1984 SHGN, rapport Cie Drôme R4, n°29/4 du 229/02/1944. Mémorial Buchenwald. Dufour, Drôme terre de liberté, p. 125. Pons Paul, De la Résistance à la Libération, p. 50. Martin Patrick, La Résistance dans le département de la Drôme, op. cit. Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, éd. Peuple Libre / Notre Temps, avril 2006. Fondation pour la mémoire de la déportation, le Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945, Paris, éditions Tirésias, 2004. tome I, 1 446 pages, tome II, 1 406 pages, tome III, 1 406 pages, tome IV, 1 282 pages. Klarsfeld (Serge), La Shoah en France, 2001, 4 tomes, 391 p., 1 000 p., 2 029 p., 1 255 p.