Jean Cheval

Légende :

Un des résistants drômois massacrés à Malleval (Isère).

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Portrait de Jean Cheval, résistant de la région de Romans, massacré à Malleval (Isère).


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

L’histoire du maquis de Malleval commence en 1943. Après l’instauration du Service du travail obligatoire (STO), Henri Grouès, dit l’abbé Pierre, est confronté à un afflux de demandes d’asile. Le placement artisanal dans des fermes ne suffit plus, il crée un maquis en Chartreuse. Après plusieurs attaques italiennes, ce maquis est transféré dans le Vercors, sur le plateau de Sornin. Les camps de Sornin émigrent ensuite à Malleval (Isère).

Perché à 1 000 mètres d’altitude sur le flanc nord-ouest du Vercors, dans un cirque de falaises et de forêts, accessible par une unique route remontant les gorges du Nan, ce village de montagne dispose d’abris suffisants pour y passer l’hiver. Sur la route, les résistants ont placé un poste de guetteurs, en liaison téléphonique avec le village. Le camp de Malleval est constitué au départ de 110 hommes. Les Chasseurs alpins du lieutenant Eysseric vont l'organiser militairement.

Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1944, près de 1 000 Allemands, souhaitant tester la défense du Vercors et connaissant l’existence de ce camp, renseignés par des Français (2 seront vus avec eux), montent de la vallée de l’Isère et investissent Malleval. Guidés par des miliciens, ils profitent de la nuit pour prendre position sur les hauteurs de Malleval et encercler le site où sont installés les résistants. Louis Revol, de Bourg-de-Péage, est abattu durant cet assaut à Cognin-les-Forges. Arrivé sur les lieux, un groupe de soldats allemands attaque les guetteurs et coupe la ligne téléphonique. Le chef du camp fait replier ses hommes et les habitants du village. Mais 22 maquisards encerclés périssent dans le combat. Ensuite les Allemands incendient le village. Huit habitants sont jetés dans le brasier d'une grange. Sept autres ne reviendront jamais de déportation. D’autres seront fusillés sur place, certains sont emmenés à Grenoble ou à Lyon où ils seront fusillés.
Au total, l’opération aurait fait 39 victimes,

On recense parmi les morts dans ce combat les Drômois Louis Verchère, du 2e Bureau, qui avait préparé le projet d'évasion de la famille du général Giraud, et Pierre Favoriti, 24 ans, ouvrier aux Câbles de Lyon, militant de la Jeunesse communiste et de la Fédération sportive et gymnique du Travail (FSGT), réfractaire au STO et entré dans la Résistance à Malleval, en 1943. Une plaque à Vassieux-en-Vercors (Drôme) rappelle son souvenir. À Malleval, un monument imposant, un gisant, inauguré par l’abbé Pierre en octobre 1947, rend hommage à ces victimes. Le sous-lieutenant Henri Cheynis, 26 ans, résistant de La Bâtie-Rolland, échappe de peu à l’arrestation lors de cette attaque du maquis de Malleval. Devenu chef du camp 5, il sera blessé et achevé par les Allemands le 21 juillet 1944 à Autrans (Isère). Une avenue de La Bâtie-Rolland porte son nom. D’autres résistants réussissent à s’échapper. Mais, pendant la dispersion des combattants du Vercors, le 29 juillet 1944, Félix Tonneau, né à Romans, 20 ans, ouvrier en chaussures, est tué d’une balle explosive dans les reins aux côtés de son frère qui en réchappe. Jean Cheval, né à Romans, 17 ans, qui avait déjà été pris et emprisonné un mois à Montluc, est abattu d’une rafale en pleine poitrine alors qu’il tentait avec Reymond Tonneau d’échapper aux Allemands qui les avaient arrêtés. Deux autres Romanais-Péageois sont également tués, une centaine de mètres plus loin, dans la même tentative de fuite : Camille Lacour, 17 ans, de la compagnie Abel, et Maxime Mayet (« sergent Max »), né à Romans, 35 ans, ouvrier en chaussures.


Auteurs : Robert Serre
Sources : ADD, 132 J 1, 1920 W. Vincent-Beaume. Pons. La Picirella. Guide-Mémorial du Vercors résistant. Joseph Parsus, Dans la Résistance, Malleval, sd. Martin. Les Allobroges 8 sept 44. Plaque com. Romans. Maitron. Reymond Tonneau, Vercors… pays de liberté, histoire d’un miraculé, éditions du Signe, 2003.