Nom de boulevard attribué au général d'armée Jean Simon

Légende :

Nom de boulevard attribué au général d'armée Jean Simon, officier des FFL, Compagnon de la Libération et chancelier de l'Ordre de la Libération, Paris XIIIe

Genre : Image

Producteur : Association Libération-Nord

Source : © Association Libération-Nord Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur scannée.

Date document : 2005

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

Le boulevard a été inauguré en 2005. Il reprend la partie du boulevard Masséna comprise entre les quais Panhard-et-Levassor et d'Ivry au niveau de la porte de la Gare d'une part, et la porte de Vitry d'autre part.


Contexte historique

Jean Simon est né à Brest le 30 avril 1912. Issu d'une famille de fonctionnaires, son père était conservateur des hypothèques.

Il fait ses études au Prytanée militaire de la Flèche, puis au lycée Saint-Louis à Paris.

Il entre à Saint-Cyr en 1933, en sort en 1935 comme sous-lieutenant au Régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) à Aix-en-Provence.

Affecté en août 1936 au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais (1er RTS) à Saint-Louis, et désirant vivement servir en région saharienne, il suit le cours des affaires politiques et musulmanes de Mauritanie. A l'issue de cette formation, il présente un travail important sur les nomades Regueibat qui nomadisent en fonction des pâturages sur les confins algéro-marocains, le Rio del Oro et la Mauritanie

En 1937, il est affecté en Mauritanie où il prend le commandement de la subdivision de Tichitt aux confins de la Mauritanie et du Soudan. Il exerce ainsi des fonctions politiques et administratives dans un territoire désertique où vivent et circulent dix-huit mille nomades. La même année, il est promu lieutenant.

A la mobilisation de 1939, il commence la guerre au 42e Bataillon de mitrailleurs malgaches devenu la 42e Demi-brigade de mitrailleurs indigènes coloniaux. Début janvier 1940, le lieutenant Simon est volontaire pour servir en qualité d'observateur en avion et suit le cours d'observateur avion à Tours. Il retrouve à cette occasion son ami Fred Scamaroni et se lie d'amitié avec le sous-lieutenant Pierre Messmer.

Refusant l'armistice, de sa propre initiative et avec Pierre Messmer, il rejoint Marseille, où tous deux participent avec le commandant Vuillemin à la prise d’un bateau italien de 8 200 tonnes, le Capo Olmo. Ce bateau servira sous le pavillon de la France libre et la vente de sa cargaison permettra de payer les soldes des personnels civils et militaires de la France libre pendant trois mois.

Arrivé à Liverpool le 17 juillet 1940, son engagement aux Forces françaises libres sera homologué à compter du 26 juin 1940, date de son arrivée à Gibraltar.
 
A Londres, Jean Simon est présenté au général de Gaulle et, après un bref séjour au dépôt de l'Olympia, il est affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère(13e DBLE). Il sert, comme chef de section, sous les ordres du capitaine Dimitri Amilakvari à la Compagnie de mitrailleuses et d'engins

Il participe dès lors à la longue épopée de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère.

Il prend part à l'opération de Dakar et, après l'échec de cette tentative de ralliement de l'Afrique occidentale française, rejoint Douala, au Cameroun, le 10 octobre 1940.

Il participe aux opérations du Gabon, puis à toute la campagne d'Erythrée. En mars 1941, chargé de faire sauter la voie ferrée entre Cheren et Asmara, il dirige une patrouille profonde à l'intérieur des lignes ennemies. Il recueille ainsi des renseignements de première importance sur le dispositif et les intentions ennemies. Le lieutenant Simon est cité à l'ordre de l'armée pour ses exceptionnelles qualités de chef de groupe franc et mention in dispatch par le commandement britannique.

Cité à nouveau, en avril, lors de la prise de Massaoua, il est fait Compagnon de la Libération et décoré à Qastina, en Palestine, par le général de Gaulle.

Pendant la campagne de Syrie, commandant de compagnie, il est blessé le 21 juin 1941 à Kaden, dans les jardins de la Goutta à proximité de Damas. Il perd son œil droit et est évacué sur Deraa, puis de là sur Nazareth, Jérusalem et Bethléem où il passe sa convalescence.

Promu capitaine le 26 juin, il rejoint sa compagnie le 1er octobre 1941 à Homs.

Il prend ensuite une part active à la campagne de Libye comme commandant d'une compagnie lourde antichars et sert pendant toute cette période sous les ordres du général Koenig. Le capitaine Simon est le premier officier de la Brigade appelé à commander une jock-column, unité légère motorisée effectuant des raids dans la profondeur du dispositif ennemi. Dans la région de Méchili, il attaque à la tête de son détachement un fort parti ennemi composé de 14 chars, de plusieurs autocanons et d'infanterie. Il lui inflige des pertes et est cité à l'ordre de l'armée pour sa conduite calme et réfléchie. A l'occasion du siège de Bir-Hakeim, du 27 mai au 11 juin 1942, il se distingue de nouveau et reçoit une nouvelle citation à l'ordre de l'armée.

Après la sortie de vive force et les opérations de dégagement de Bir-Hakeim, il revient avec son unité en Egypte et participe à l'attaque du massif de l'Himeimat dans le cadre de la Bataille d'El Alamein, qui marque la reprise de l'initiative par les Britanniques au Moyen Orient.

Toujours avec la 13e DBLE, il combat en Tunisie, puis en Italie où il participe aux opérations du Garigliano, Pontecorvo, Rome et Radicofani.

Promu chef de bataillon à la fin de la campagne d'Italie, il débarque en Provence, le 30 août 1944, sur la plage de Cavalaire avec la seconde vague de l'Armée B du général de Lattre de Tassigny. Il participe aux combats qui amènent la prise de Lyon le 3 septembre 1944 et à la bataille pour Belfort.

A la suite des très violents combats de Massevaux, il est blessé le 3 décembre par éclat d'obus au côté droit sur la cote 880 devant Thann (Haut-Rhin).

Il prend une part active aux très durs combats pour la défense de Strasbourg, à la libération de Colmar et aux derniers engagements au massif de l'Authion dans les Alpes.

Il termine la guerre avec sept citations à l'ordre de l'armée, une citation à l'ordre du corps d'armée, une citation à l'ordre de la division.

En 1945, il est attaché au cabinet du général de Gaulle où il s'occupe particulièrement des questions FFL.

Après un passage à l’Etat-major de l'Inspection des Forces terrestres d'Outre-mer en 1946, promu lieutenant-colonel en 1947, il est affecté au 3e Régiment étranger d'infanterie (3e REI) stationné à Caobang sur la frontière de Chine. Il en prend le commandement en 1948 ainsi que celui du secteur de Caobang. Jean Simon s'illustre dans de difficiles combats sur la Route coloniale numéro quatre (RC 4) et à l'occasion du dégagement du poste de Phu Tong Hoa, attaqué par cinq mille vietminh. Il est blessé par éclats de grenade aux jambes et au dos le 28 février 1948 et est cité deux fois à l'ordre de l'armée.

De retour en France en 1950, il est affecté à la Section technique de l'Armée, puis admis à l'Ecole supérieure de Guerre en 1951, et au Cours supérieur interarmées.

Promu colonel en 1952, Chef du 3e Bureau de l'Armée de terre en 1955, Jean Simon met sur pied la sélection du contingent et l'instruction rationnelle. Il participe en novembre 1956 à l'opération de Suez en liaison avec l'Armée israélienne.

En 1957 il est nommé attaché militaire (Terre) à l'Ambassade de France à Londres et représentant de la France au bureau militaire de standardisation. Il exerce simultanément les fonctions d'attaché terre-air-mer en Irlande du Sud à Dublin.

Il participe en tant qu'expert militaire au comité restreint de la conférence du désarmement qui réunit à Londres Jules Moch pour la France, Zorine pour l'URSS, Stassen pour les Etats-Unis et Omsrygore pour la Grande-Bretagne.

Nommé général de brigade en 1960, il assure en Algérie dans des conditions difficiles et avec un loyalisme total le commandement de la zone Est algéroise en Grande Kabylie et de la 27e Division alpine, puis de la zone Centre-oranais et de la 29e Division d'infanterie.

Une citation à l'ordre de l'armée et une citation à l'ordre du corps d'armée lui sont décernées.

Désigné par le général de Gaulle comme représentant militaire aux pourparlers franco-algériens, il participe à la conclusion des accords d'Evian en juin 1961.

Sa grande expérience des affaires militaires et ses mérites en temps de guerre le désignent pour prendre le commandement de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et de l'Ecole militaire interarmes.

Général de division en 1964, il met sur pied et commande le 1er Corps d'armée à Nancy. Général de corps d'armée en 1967, il est gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 5e Région militaire et fait face à une situation insurrectionnelle en mai 1968.

En 1969, le Gouvernement français le choisit pour exercer les fonctions d'inspecteur général de l'armée de terre.

Membre du Conseil supérieur de la Guerre depuis 1968, général d'armée en 1970, il quitte le service actif le 1er mai 1973.

Placé à la tête du Secrétariat général de la Défense nationale jusqu'en 1977, il est l'initiateur du développement de l'enseignement de Défense et de la création de plusieurs chaires à Paris et en Province.

Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis juin 1969, il est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération en septembre 1978 pour quatre ans et reconduit en 1982, 1986, 1990, 1994 et 1998.


Sur son initiative, les maires des 5 communes Compagnon de la Libération (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'Ile de Sein) ont signé un pacte d'amitié, le 3 décembre 1981, afin de resserrer les liens entre leurs communautés respectives et d'assurer l'avenir de l'Ordre de la Libération.

A la demande du Président de la République, le général Simon est le maître d'oeuvre de la loi du 26 mai 1999 créant le Conseil national des Communes "Compagnon de la Libération", pérennisant ainsi l'Ordre, destiné, à l'origine, à s'éteindre naturellement, en même temps que les derniers Compagnons de la Libération.

Le général Simon est également Président national de l'Association des Français libres de 1978 jusqu’à sa dissolution en 2000, et ensuite Président de la Fondation de la France libre jusqu’en septembre 2001.

Par ailleurs vice-président de l’Institut Charles de Gaulle,  il quitte, au terme de son sixième mandat, ses fonctions de Chancelier de l’Ordre de la Libération en septembre 2002.

Le général d’armée Jean Simon est décédé le 28 septembre 2003 à Cherbourg. Ses obsèques ont été célébrées le 2 octobre 2003 en l’Eglise Saint-Louis des Invalides. Il est inhumé au cimetière de Querqueville dans la Manche.

Décorations :
• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération  -  décret du 23 juin 1941
• Médaille Militaire - décret du 16 octobre 2002
• Croix de Guerre 39/45  (9 citations)
• Croix de Guerre des TOE (2 citations)
• Croix de la Valeur Militaire (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille des Blessés
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Afrique Française Libre", "Extrême-Orient"
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et de Maintien de l'Ordre en Afrique du Nord avec agrafe "Algérie"
• Médaille d'Honneur de l'Education Physique et des Sports
• Commandeur des Palmes Académiques
• Distinguished Service Order (GB)
• Military Cross - Mention in a Despatch (GB)
• Commandeur du Royal Victoriam Order (GB)
• Bronze Star Medal (USA)
• Médaille de Guerre du Brésil
• Commandeur de l'Etoile Noire du Bénin
• Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie) 

Publication :
 La Saga d'un Français Libre, Presses de la Cité (2000).


Musée de l'Ordre de la Libération