Georges Brentrup

Légende :

A créé et commandé une des trois compagnies opérant dans la vallée de la Drôme.

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : probablement fin 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Crest

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Analyse média

Georges Brentrup est revêtu d’un uniforme militaire qui situe la photo dans la période finale de la guerre. Le blouson est orné d’une barrette de citations, mais les épaulettes ne portent aucun galon.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Georges Brentrup est né le 12 novembre 1911 à Hambourg (Allemagne). Instituteur lorrain mobilisé, il ne quitte la ligne Maginot que le 4 juillet 1940. Expulsé en novembre 1940 de Saint-Hubert (Moselle) où il enseignait et réfugié à Crest, il obtient un poste de professeur à l'Ecole primaire supérieure de Crest.

Il habite rue Félix Perrier. Il est le délégué pour la Drôme de l'association formée en zone Sud par les Alsaciens et Lorrains expulsés. Bien qu'il ait en charge ses trois jeunes enfants dont Jean, né à Crest le 3 octobre 1942, plus sa mère veuve et impotente, il donne asile à de nombreux patriotes évadés ou clandestins, dont plusieurs Juifs, et même Bernard de Lattre de Tassigny, fils du futur maréchal. Dès 1943, à la demande du capitaine Arnaud (« Denis »), il commence à recruter des volontaires et des agents de liaison parmi les Lorrains et leurs amis au titre de l'ORA (Organisation de Résistance de l'armée) autour d'un fort noyau de Compagnons de France, et établit le contact avec Bénézech. Un groupe issu de la communauté Boimondau se gonfle de jeunes venant des Compagnons de France, des milieux scouts et éclaireurs, des sportifs, etc. Il se trouve rapidement à la tête d'un groupe de résistants actifs, 150 jeunes de 17 à 20 ans, qui donnera naissance en juin 1944 à la 6e compagnie du bataillon Centre-Drôme. Durant l'été 1944, sa compagnie participe avec beaucoup d'efficacité aux combats de Vaunveys-la-Rochette, du Chaffal, du plateau de Billard, et surtout à la bataille de Gigors (27 juillet 1944) où l'attaque allemande est repoussée. Le 31 août, elle contribue à la libération de Valence.

"Adoré de nous tous qui appréciions son esprit méthodique, son sang-froid, sa détermination" déclare André Petit, ancien de sa compagnie dans l'hommage qu'il lui rend le 4 octobre 1992. D'un abord austère et quelque peu intimidant, il exerçait pourtant un véritable magnétisme. Il décède le 22 mars 1992 à La Côte-Saint-André, à l'âge de 81 ans.

Chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre, médaille de la Résistance, pionnier du Vercors. Il est l'un des "Trois capitaines" honoré par une rue de ce nom à Crest baptisée le 4 octobre 1992.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Lucien Micoud, Nous étions cent cinquante maquisards, Valence 1982. André Petit, Il fallait que je leur dise, 2 tomes, éditions Scripta, 2001. Le Crestois des 28 mars, 2 et 9 octobre 1992. Le Vercors par ceux qui l’ont vécu, Grenoble 1990, p. 267 à 273. Thèse Patrick Martin (annexes).