Paul Le Caer

Légende :

Paul Le Caer, membre de Libération-Nord dès fin 1941, déporté à Mauthausen le 18 avril 1943 - la photographie date de juillet 1945

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Juillet 1945

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Calvados - Bayeux

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Contexte historique

Né à Bayeux le 12 décembre 1923, scolarisé au lycée Malherbe de Caen. Il entre dans la Résistance à 19 ans, confectionne des tracts gaullistes. À la fin de 1941, il devient agent de Libération-Nord. En 1942, agent P1 du réseau Cohors-Asturies. Arrêté au lycée par la Gestapo. Torturé, le 15 février il embarque pour la prison centrale de Caen, puis le camp de Compiègne. Déporté le 18 avril 1943, à Mauthausen, en Autriche. Il rejoint le Kommando de Redl-Zipf, le 26 octobre 1943, kommando de Mauthausen où sont fabriqués les gaz de propulsion des V2, il travaille comme manœuvre. Après neuf mois de vie concentrationnaire, il devient un zombie, fait un œdème de carence des membres inférieurs qui le conduit à entrer à l’infirmerie où il reste dans le coma pendant 48 heures. Grâce à un détenu polonais, il devient « vide-pots », infirmier, puis seul responsable médical du revier du kommando. Il se dévoue sans compter et devient indispensable. Il est souvent appelé à donner des soins aux SS. Il rapporte avoir été chercher la tenaille du cordonnier pour faire des extractions dentaires, sans anesthésie, dans les conditions les plus rudimentaires. La tenaille sert aussi pour des amputations de doigt, sans la moindre asepsie.

Le 3 mai 1945, le camp est évacué et Paul réussit à s’enfuir en emmenant avec lui les cahiers de l’infirmerie du camp, documents confidentiels destinés à être détruits lors de l’évacuation du camp. De retour, il entre à l’école de médecine de Paris le 25 septembre 1945. En 1947, il crée un cabinet dentaire au dispensaire des déportés de la rue Leroux (Paris VIIe). Le 16 juillet 1948, il est chirurgien-dentiste diplômé. Il soutien une thèse de doctorat en chirurgie dentaire à l’université de Paris-VII le 15 novembre 1973.

Croix de combattant volontaire de la Résistance et Croix de combattant volontaire 1939-1945 en 1978. Commandeur de la Légion d’honneur depuis 2005.


Xavier Riaud, Dentistes héroïques de la Seconde Guerre mondiale, Coll. Médecine à travers les siècles,  Paris, L’Harmattan, 2011.