Pierre Marié

Légende :

Pierre Marié, agent du réseau Mithridate à Versailles

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Collection Jacqueline Fleury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Versailles

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Contexte historique

Pierre Marié est né le 6 juin 1920 à Vauxaillon (Aisne). Lorsque la guerre éclate, il est étudiant en droit, en sciences politiques et en langues orientales. Originaire de l'Aisne, il a été bercé dans son enfance par les récits des guerres de 1870 et de 1914-1918. Il ressent durement la nouvelle invasion allemande en 1940.
Sa première intention est de rejoindre l'Angleterre. A cet effet, il entre en contact avec des agents versaillais de la Confrérie Notre-Dame qui lui font comprendre que sa maîtrise de l'allemand ferait de lui un précieux auxiliaire en France même. Il commence alors à faire du renseignement fin 1941 pour ce réseau. Il cible les endroits stratégiques : aérodromes des alentours de Versailles, ligne de chemin de fer de Bretagne à Mantes, centre de transmission générale de la Wehrmacht
Bien qu'étudiant, il est engagé comme interprète à la mairie de Versailles au service des affaires d'occupation. Parallèlement, il occupe également un autre poste d'interprète au service départemental de la main-d'œuvre. En mars 1942, il est mis en contact avec le commandant Legendre du réseau Mithridate par l'intermédiaire de Mme Cadennes. Il commence par recruter des hommes pour le groupe Mithridate de Versailles dont la famille D'Roubaix, Félix Gagnet, Jean Lancelot et Marcy.
Par ses fonctions administratives, il entre en contact avec un officier allemand d'origine autrichienne travaillant au Service des architectes du Mur de l'Atlantique installé au Château de la Maye à Versailles. Il réussit à soutirer des informations et des plans de fortifications à cet officier, notamment celui de l'arsenal de Cherbourg. Il obtient également par l'intermédiaire d'ingénieurs de chez Renault des plans d'assemblage de moteurs d'avions allemands parmi lesquels celui du moteur Tockwulf 185. Les plans sont reproduits dans l'arrière-salle du restaurant de Mme Burel à Versailles, puis envoyés à Londres par lysander par l'intermédiaire de Mme Stewart, directrice de l'Ecole Berlitz.

Pierre Marié finit par être repéré pour ses activités de renseignement. En février 1944, il est recherché sans succès par le SD de Maisons-Laffitte. Il passe dans la clandestinité à Versailles puis à Paris avant de rejoindre Quimper avec son radio, Serge François, où il dirige le secteur Sud-Loire du réseau Mithridate. Il se réfugie ensuite dans les Deux-Sèvres où il rejoint le maquis de la Maucarière. Au mois de juillet, toute sa famille est arrêtée et déportée pour faits de résistance. A la Libération, il signe un engagement pour combattre jusqu'à la fin de la guerre. Une fois la paix revenue en Europe et compte tenu de ses notions de japonais,  l'Armée souhaite l'envoyer en Indochine mais il refuse catégoriquement car il s'inquiète de savoir ce qu'est devenue sa famille déportée. De mai à décembre 1945, il travaille à la Mission militaire pour les affaires allemandes puis se fait alors démobilisé. De retour à Paris, il reprend ses études.

Pierre Marié en décédé en 1998.

Décorations :
Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent, Croix de CVR.


Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Archives du Bureau Résistance, dossier individuel de Pierre Marié.
ONAC de Versailles,dossier d'attribution de la Croix de CVR.
Pierre Marié, Quelques réflexions et souvenirs sur la Résistance à Versailles, s.d. – Archives privées Jacqueline Fleury.
Témoignage oral de Pierre Marié recueilli par l'auteur le 11 janvier 1998.