Exposé des faits ayant motivé la condamnation de F. Belino

Légende :

Rapport dactylographié rappelant les faits ayant motivé la condamnation de Fernand Belino à 4 ans de prison prononcée le 28 octobre 1940 par le tribunal militaire de Périgueux.

Genre : Image

Type : Rapport

Source : © Archives départementales de Lot-et-Garonne, 940W36 Droits réservés

Détails techniques :

Rapport dactylographié, une page.

Date document : 30 mai 1942

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Dordogne - Périgueux

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Analyse média

Retranscription : "Le 16 mars 1940, une visite domiciliaire était effectuée au domicile du nommé Belino Albert mais aucun objet suspect n'était découvert au cours de cette visite. Cependant le 13 mars 1940, Belino accompagné du nommé Furic, s'était rendu chez un nommé Adolphe qui, dit-il, ne connaissait pas avant. Il lui proposa de participer au chargement de tracts et ayant pris rendez-vous pour le 14 à Ivry, il partait avec Adolphe, dans le camion de ce dernier pour Conflans-sainte-Honorine. Le camion s'arrêta au bord de la Seine, derrière celui de Furic qui était déjà arrivé. Les tracts furent déchargés d'un bateau, placés sur les camions qui repartirent pour Paris où ils furent saisis, celui du nommé Adolphe dans son garage à Alfortville, celui de Furic à son domicile à Villejuif. 
Belino s'était refusé à donner tant à la Police qu'à l'instruction des renseignements sur la personne pour le compte de laquelle il agissait. Il reconnait que c'est lui qui a mis sur pied le déchargement et le transport.
Belino a été condamné pour avoir exercé une activité ayant directement pour objet de propager les mots d'ordre ayant directement pour objet de propager les mots d'ordre émanant ou relevant de la IIIe Internationale en participant le 14 mars 1940, à Conflans Sainte-Honorine au déchargement et au déchargement sur camion de paquets de tracts intitulés "Aux membres du parti communiste français", "La défense de la liberté", "La Vie ouvrière", le premier signé Thorez-Duclos concluant par une invitation à lever haut et fort le drapeau du Communiste ; le deuxième célébrant Staline dès sa prmeière page ; le troisième concluant que "les bandits qui gouvernent foulent aux pieds les sentiments humains".


Contexte historique

Fin août 1939, avec Auguste Gillot et Georges Poupon, Fernand Belino tira plusieurs milliers d’exemplaires de l’Humanité clandestine. Bélino semble avoir appartenu très tôt à l’appareil illégal. Une réunion importante se tint le 27 septembre 1939 à son domicile pour envisager les conditions de passage dans la clandestinité des dirigeants du PCF (témoignage d’Arthur Ramette). Le 4 octobre, une nouvelle réunion eut lieu chez lui avec Jacques Duclos, Benoît Frachon et Arthur Ramette. Sous la direction de Paul Maertens, responsable national de l’appareil d’édition et de diffusion du matériel, il fut chargé du service clandestin de diffusion, Pierre Villon s’occupant lui du service édition et de l’appareil de liaison. En février 1940, Maertens réceptionna deux tonnes de papier expédiés de Belgique par Maurice Tréand sur un remorqueur qui arriva en région parisienne par le canal de l’Ourcq. Mais, en mars, la police procéda à une vague d’arrestations, notamment celle de Bélino le 13, qui entraîna la saisie du matériel et la chute d’une imprimerie qui venait d’être installée à Arcueil. Maertens et son équipe furent jugés responsables de ce fiasco.