Liste des détenus arrivés à Buchenwald le 3 juillet 1944

Légende :

Liste des détenus politiques français arrivés à Buchenwald le 3 juillet 1944 en provenance de Grenoble. 

Genre : Image

Type : Liste

Source : © Service international de recherches Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié sur papier pelure.

Date document : 3 juillet 1944

Lieu : Allemagne - Thuringe - colline de l’Ettersberg, proximité de Weimar - Buchenwald

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Analyse média

Ce document stipule que ces détenus ont été déportés à Buchenwald par l'antenne de Grenoble du commandement de la Police de Sûreté et du SD de Paris (BDS : Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD). A la ligne 33, nous retrouvons le nom de BELINO et le matricule qui lui a été attribué, 60804.


Contexte historique

La répression s’intensifie en France durant les derniers mois de l’Occupation malgré l’issue prévisible des combats depuis le débarquement de juin 1944 et la bataille de Normandie. Après le débarquement de Normandie, ce que les Allemands appellent la lutte contre les « bandes terroristes » devient prioritaire et cette nouvelle période est indéniablement marquée du sceau d’une radicalisation de la violence. Durant ces deux mois de juin et de juillet 1944, les services allemands forment toujours aussi régulièrement des convois massifs qui partent de Compiègne et du fort de Romainville et qui concernent plus de 10 000 détenus. Pour les composer, outre une majorité de résistants arrêtés souvent depuis quelques semaines seulement et des victimes des rafles de représailles, les « viviers » utilisés avant le Débarquement sont toujours utiles: celui des communistes, qu’il ne faut pas laisser en prison près des zones de front, et celui des personnalités civiles et militaires qui pourraient servir de cadres dans les combats de la Libération. Si beaucoup de communistes condamnés par Vichy ont déjà été déportés, des prévenus demeurent internés dans plusieurs prisons régionales. Le 12 juin, André Baillet, le directeur de l’administration pénitentiaire, demande à ses services de les livrer « sans difficulté » aux Allemands. Au moins 1 600 détenus leur sont remis. Plusieurs, transférés des prisons de Riom, de Blois, d’Angers, de Bordeaux ou de Toulouse vers Compiègne, sont déportés; mais les Allemands forment aussi des convois directement à la porte des centres pénitentiaires français. Un transport quitte ainsi Besançon pour Dachau le 24 juin et six jours plus tard un autre suit le même chemin depuis la prison Saint-Paul, à Lyon. Les détenus de la centrale d’Eysses, livrés avant le Débarquement, sont déportés après: ils partent les 18 juin et 2 juillet de Compiègne vers Dachau. Des internés administratifs sont également remis aux Allemands, comme près de 360 du fort Barraux, en Isère, qui quittent Grenoble pour Buchenwald le 22 juin.

Interné à Fort-Barraux le 31 décembre 1943, Fernand Belino fait partie de ce convoi qui quitte Grenoble pour Buchenwald le 22 juin 1944. Après un voyage de près de dix jours, les détenus arrivent à Buchenwald le 3 juillet 1944.


Thomas Fontaine, "Juin - novembre 1944 Réprimer jusqu’au bout" in Le Patriote Résistant, n°880, novembre 2013.