Fieseler 156 « Storch »

Légende :

Avion d'observation et de reconnaissance Fieseler 156 « Cigogne », le « mouchard ».

Genre : Image

Type : Matériel

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © AERD, fonds Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : juin 2006

Lieu : France

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Analyse média

Le « Storch », la « cigogne » est un des aéronefs mythiques de la Seconde Guerre mondiale. Ce ne sont pas ses lignes anguleuses, sa vitesse ou sa masse qui en ont fait un avion que tous les combattants en Europe ou en Afrique du nord ont apprécié ou redouté. Conçu en 1936, mis en service en 1937, le Fieseler 156 « Storch » est un avion allemand d'observation et de reconnaissance à décollage et atterrissage courts. Son envergure est de 14,25 m, sa longueur de 9;9 m Il peut décoller en 50 m et atterrir en moins de 25 m. Grâce à ses becs de bord d'attaque et à ses volets hypersustentateurs, il ne décroche (l'aile ne porte plus et l'avion s'abat) qu'en dessous de 50 km/h. Autrement dit, il peut décoller et atterrir pratiquement partout, notamment en relief accidenté. Son poste de pilotage débordant du fuselage constitue un excellent observatoire. Propulsé par un moteur Argus de 240 CV, l'appareil atteint 175 km/h et a un rayon d'action de 400 km. Un mitrailleuse légère MG 15 de 7,62 mm assurait sa défense arrière. Mais le pilote comptait surtout sur la manœuvrabilité et la faible vitesse de son avion pour échapper à des poursuivants. 2900 « Storch » ont été construits. Dès 1942, il est assemblé en France par la firme Morane-Saulnier. Après la guerre, elle le produit sous les versions MS-501, MS-502 « Criquet » puis MS-505 avec un moteur de 305 CV. L'avion participe aux campagnes d'Indochine. Il termine sa carrière comme remorqueur de planeurs de plaisance. Actuellement plusieurs « Storch » volent dans cette version. L'appareil photographié est une version avec moteur allemand. Il appartient à l'association AERO RETRO basée sur l'aérodrome d'Albon-Le Creux de la Thine.

La dernière photographie est symbolique. Au lendemain du conflit, la France a voulu reconstruire une Armée de l'air. Elle a développé et transformé, entre autres des appareils de liaison et d'observation comme le Fi 156 / MS 500 que l'on voit remorquer un planeur SCAN Nord 2000. Ce dernier, dans le cadre de la reconstruction et du développement des sports aériens françaix, est la version française du planeur allemand DFS "Meise"/"Mésange". Cet appareil était prévu pour concourir aux Jeux olkympiques de 1940 à Helsinki. Ayant décollé de l'aérodrome de Romans-sur-Isère, l'ensemble survole le pied occidental du Vercors. En suivant la crête de la falaise, on aperçoit la double inflexion du col de Tourniol.


Auteur(s) : Alain Coustaury

Contexte historique

De nombreux témoignages de résistants rapportent la crainte engendrée par le « mouchard ». Arrivant à très basse altitude, le « Storch » surprenait le combattant qui n'avait pu se camoufler. Il était tentant de lui tirer dessus ce qui avait pour conséquence malheureuse de révéler la présence du tireur.

Basé sur l'aérodrome de Valence-sur-Rhône-Chabeuil, cet avion d'observation survolait quotidiennement le massif du Vercors et repérait, situait les traces laissées par le passage des maquisards. L'herbe foulée devant une bergerie abandonnée révélait la présence des hommes qui y avaient trouvé refuge. Lors des opérations militaires, l'avion reconnaissait le terrain en avant des troupes et les alertait en cas de danger d'embuscade. Des « Storch » se sont posés à Vassieux-en-Vercors au moment de l'opération aéroportée de juillet 1944, transportant du matériel ou des officiers. Ils jouaient le rôle d'avions de liaison. Une partie du territoire français ayant été libérée, un embryon d'armée de l'Air française est organisé. On récupère des appareils de la Luftwaffe, des « Storch » en particulier. Une aviation des Alpes utilise ce qui est devenu officiellement le Morane-Saulnier « Criquet ». Mais pour tous, c'est toujours le « Storch ». Le recrutement des pilotes est difficile. Un résistant de la Drôme, André Santini, est engagé. Après avoir été chef du maquis de Crupies, il continue la guerre dans la division alpine. Le 10 octobre 1944, André Santini quitte la division et rejoint l'aviation des Alpes où il redevient navigant opérationnel, sous les ordres du colonel Ruby. Les opérations sur le front des Alpes prennent fin le 1er mai 1945. André Santini retrouve le « Storch » en Indochine où il est volontaire. Des manifestations aériennes permettent d'approcher cet avion, spectaculaire par sa lenteur et son aspect.


Auteur(s) : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.