Diplôme du brevet sportif populaire décerné à Marcel Cochet

Légende :

Diplôme du brevet sportif populaire décerné à Marcel Cochet à Bourg le 3 juillet 1937.

Genre : Image

Type : Diplôme sportif

Source : © Archives privées Denise Cochet Droits réservés

Détails techniques :

Dimensions : 27 x 31 cm

Date document : 3 juillet 1937

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Bourg-en-Bresse

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Analyse média

La scolarisation de l'Education Physique, jusqu'alors très militaire, est une réponse des démocraties aux régimes totalitaires. Le projet de loi de Jean Zay qui rend obligatoire l'éducation physique de 6 à 16 ans (juin-juillet 1937), dans et hors de l'école, piétine à l'Assemblée. En attendant, Jean Zay expérimente "l'heure quotidienne" de sport dans le Loiret, l'Aude, la Meurthe-et-Moselle, dès la rentrée de 1936: en fait, une demi-heure par jour et la fameuse demi-journée de "plein air". L'expérience est élargie à 29 départements en 1937, et à 40 en 1938. Le couronnement de cette politique est l'institution du Brevet sportif populaire (mars 1937), initiative partagée avec Léo Lagrange, sous-secrétaire d'Etat aux Loisirs et Sports.  Ilssouhaitent à travers ce diplôme que le peuple français entretienne sa santé grâce à une culture physique. La première saison, en mai 1937, remporte un énorme succès avec 450 000 candidats.


"Jean Zay, mémoire d'un homme, modernité d'une oeuvre" (CRDP Orléans-Tours)

Contexte historique

Né le 12 décembre 1913 à Polliat, Marcel Cochet est radio et sergent dans l'infanterie en 1940. Démobilisé, il retrouve son emploi d'auxiliaire de la ville de Bourg-en-Bresse jusqu'en mai 1941, date à laquelle il part à Antibes suivre une formation sportive. En septembre 1941, il intègre le lycée Lalande de Bourg-en-Bresse en qualité de professeur de sport adjoint. Au sein du lycée, il aide les jeunes hostiles au régime de Vichy à s'organiser, alors que la majorité des professeurs et de l'administration ne suit pas cette démarche. 

Marcel Cochet est contacté en novembre 1941 par son frère André Cochet et Paul Pioda du mouvement Libération. Il devient successivement chef de sizaine, puis de trentaine et chef de trentaine de choc en juillet 1942. En novembre 1942, il participe au transport d'armes cachées à la Trappe des Dombes et accomplit ensuite des missions variées : enlèvement du fichier de recensement du STO (Service du travail obligatoire) de Bourg-en-Bresse en avril 1943, et du fichier départemental en mai 1943, sabotage du local de la Milice par grenadage en avril 1943, instruction militaire des chefs de trentaines en 1942 et 1943, sabotages de plusieurs magasins de collaborateurs en 1942 et 1943, réception de parachutages d'armes à Polliat, Lent, Chavannes-sur-Suran. Il participe également à l'organisation du mouvement FUJ (Forces unies de la jeunesse) au lycée, à la création de maquis à Lamoura et Saint-Claude et à leur ravitaillement en cartes d'alimentation. 

Marcel Cochet est arrêté par la police judiciaire de Lyon le 18 juin 1943. Condamné par la section spéciale à 4 ans d'emprisonnement, il est incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon puis à la centrale d'Eysses où il arrive le 9 décembre 1943. Il est déporté à Dachau et Allach le 18 juin 1944 puis rapatrié en France le 25 mai 1945. 

Il reprend ensuite sa carrière de professeur d'EPS au lycée Lalande jusqu'à sa retraite en décembre 1973. Il joue un rôle de premier plan dans le monde du rugby, notamment avec l’équipe du lycée Lalande mais surtout à l'US bressane dont il est le soigneur officiel, fonction qu’il quitte en 1982 à 70 ans. 

Marcel Cochet est décédé le 15 décembre 2001 à Bourg en Bresse. 


Auteur : Fabrice Bourrée 
Sources : Renseignements communiqués par Claude Morel, chef de projet du cédérom "La Résistance dans l’Ain". Archives privées Denise Cochet. Service historique de la Défense, DAVCC et Bureau Résistance, dossier individuel de Marel Cochet. Archives départementales de Lot-et-Garonne, registre d’écrou et livret individuel de détention.