Georges Dunoir, liquidateur national du mouvement Coq enchaîné

Légende :

Extrait du procès-verbal de la commission nationale d'homologation (CNH) de la Résistance intérieure française (RIF) daté du 17 janvier 1951 stipulant que ladite commission prend acte de la nomination de Georges Dunoir comme liquidateur national du mouvement de résistance Coq enchaîné.

Genre : Image

Source : © Service historique de la Défense, 18P10 Droits réservés

Détails techniques :

Feuillet tapuscrit

Date document : 17 janvier 1951

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 27 septembre 1903 à Valence, Georges Dunoir est représentant en appareils chirurgicaux à Lyon. Franc-maçon, initié au Grand Orient de France en 1928, il appartient à la loge des « Amis de la Vérité ». Il trouve assez rapidement à se lier pour organiser des actions de résistance, en particulier par la presse clandestine. Des radicaux, des socialistes, des francs-maçons ont entrepris de faire de la propagande contre les Allemands et Vichy par des tracts et journaux clandestins. Quelques-uns, dont Louis Pradel, futur maire de Lyon, et Georges Dunoir, créent le mouvement Le Coq enchaîné qui, solidement structuré, s’implante sur le Rhône et les départements limitrophes. En mars 1942, ils se lancent dans la confection et la diffusion d’un journal portant le nom du mouvement qui paraîtra jusqu’à la Libération. La liaison avec Londres – le réseau Buckmaster par l’intermédiaire d’Alain – est établie, ils reçoivent des parachutages. Ils participent aussi à la formation et l’instruction de troupes armées, l’édition et la diffusion de tracts, la fabrication de fausses pièces d’identité. Grâce au noyautage par la Résistance de la Section Spéciale pour la répression des menées anti-nationales, créée par Vichy, Dunoir est prévenu d’une arrestation imminente et peut échapper à la police. Il poursuit son travail avec l’imprimeur Chevalier, qui sortira plusieurs numéros deFranc-Tireur et de Combat. Mais une divergence apparaît avec Jean-Pierre Lévy et Franc-Tireur, qui attaquent régulièrement les communistes. Dunoir estime qu’il convient d’aider tous les résistants, quelle que soient leurs opinions. Dès lors, l’équipe se consacre totalement au Coq enchaîné, dont le tirage passe à 30 000 exemplaires. Dunoir devient directeur du Coq enchaîné

Les réunions dans l’appartement de Dunoir, au 74, cours de la Liberté, étaient fréquentes, produisant des va-et-vient qui ne passaient pas inaperçus. De plus son appartement servait à entreposer des caisses de mitraillettes parachutées. On y stockait aussi les fausses cartes, les faux tampons, les tracts, les journaux. Georges Dunoir est arrêté le 21 septembre 1942. Condamné à trente mois de prison, il est emprisonné à la prison Saint-Paul de Lyon, puis à Eysses, avant d’être déporté le 20 juin 1944 à Dachau puis transféré le 7 juillet à Allach, d’où il reviendra assez atteint physiquement. 

Le 6 mai 1945, il fonde avec d’autres déportés un atelier maçonnique au sein même du camp de concentration d’Allach, libéré quelques jours plus tôt. L’atelier prend le nom « Les Frères captifs d’Allach ». Georges Dunoir en devient le secrétaire. En décembre 1945, il réintègre le Grand Orient et, dans sa loge d’origine de Lyon, occupe la charge de Vénérable. Georges Dunoir décède en 1972.


Auteurs : Robert Serre, Fabrice Bourrée 
Sources : 
Paul Garcin, La Haine, Lugdunum, Paris 1946. 
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et alentours, Editions BGA Permezel, 2003. 
Documentation famille Dunoir. Documentation Robert Serre.