Carte de presse de Pierre Brossolette

Légende :

Au moment où cette carte de journaliste professionnelle est établie, en août 1939, Pierre Brossolette est rédacteur de politique étrangère au Populaire, journal socialiste dirigé par Léon Blum.

Genre : Image

Type : Carte de presse

Source : © Archives nationales, 72AJ 2215 Droits réservés

Détails techniques :

Carte imprimée avec photographie d'identité.

Date document : 1939-1940

Lieu : France

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

La carte d'identité professionnelle, ou carte de presse, permet au journaliste de prouver son activité, d'accéder plus facilement à des lieux qui lui servent à obtenir des informations (salles de presse, bureaux officiels, musées, etc.) et de faire valoir son droit à la protection sociale prévue par le statut de journaliste professionnel créé par la Loi Brachard (1935).
La carte de presse a été créée pour éviter que des journalistes soient influencés dans leur écrits par le fait qu'ils exercent majoritairement leur activité dans un autre métier (publicitaire, avocat, commercial) pour le compte d'une entreprise ne vivant pas de la vente d'un média. Sa détention est la condition nécessaire pour accéder au statut de journaliste professionnel.

Avant la guerre, tous les journalistes en exercice n'avaient pas nécessairement demandé la carte, celle-ci n'étant pas obligatoire. Mais à la Libération, l'ordonnance du 2 mars 1945 transforme la Commission de la carte en commission d'épuration. Pour pouvoir travailler dans les médias, les journalistes doivent être titulaires de la nouvelle carte de presse délivrée après s'être assuré que le demandeur ne s'est pas compromis avec la presse de la collaboration durant l'Occupation. Cette situation d'exception prend fin en juin 1946.


Contexte historique

Après son service militaire, Pierre Brossolette choisit de devenir journaliste. En quelque treize années d'activité débordante, il s'imposa progressivement comme un analyste reconnu de la politique internationale, écrivant dans les colonnes, notamment, de Notre Temps, de L'Europe Nouvelle et du Populaire, et s'exprimant au micro de Radio-PTT, la radio d'État, de l'automne 1936 au mois de février 1939. Hostile au fascisme italien dès 1927, avertissant ses lecteurs contre le nazisme à partir de 1930, lucide sur la diplomatie soviétique, la duplicité germano-italienne en Espagne et la stratégie nazie en Europe centrale, il mit cependant près de dix années pour renoncer définitivement aux idéaux briandistes. De l'automne 1938 à la déclaration de guerre, cet antimunichois farouche fut en revanche au nombre des très fermes défenseurs de "l'esprit de Résistance".

Voici quelques exemples d'articles de Pierre Brossolette disponibles sur le site officiel "Pierre Brossolette":

Mussolini condamne et la monarchie et la dictature – Le Quotidien, 8 février 1927
La politique internationale (Etats-Unis d’Europe) – Notre Temps, 20 novembre 1927
Le pessimisme de notre temps – Notre Temps, 15 mai 1930
Pour les moins de trente ans d’aujourd’hui – Notre Temps, 2-9 juillet 1933
La grande querelle des russophiles et des russomaques – La Jeune Europe, 1er mars 1931
Le conflit italo-éthiopien: entre la guerre et la paix – La Terre Libre, 7 septembre 1935
Quand se posera le problème de la zone démilitarisée du Rhin – L’Europe Nouvelle, 22 février 1936
Comment empêcher les progrès de la violence dans le monde – La Terre Libre, 4 septembre 1937
La montée des périls – L’Europe Nouvelle, 6 novembre 1937
Une joie: la paix. Une douleur : la capitulation, Le Populaire de l’Aube, octobre 1938
La Catalogne a succombé – Le Populaire, 6 février 1939
Le coup de théatre du Kremlin – Le Populaire, 23 août 1939


Guillaume Piketty, "Pierre Brossolette" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004