Le débarquement en Normandie

Légende :

« Entre les dents de la mort — Les troupes américaines pataugent dans l’eau sous les balles nazies. ». Photo prise vers 08:30 le matin du 6 juin 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Robert F. Sargent

Source : © National Archives and Records Administration, Washington Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 6 juin 1944

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Calvados

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Analyse média

Un LCVP (Landing Craft Vehicle & Personnel : barge de débarquement de véhicules et de personnel) provenant de l’USS Samuel Chase piloté par l’US Coast Guard (corps des garde-côtes des États-Unis), débarque des troupes de la compagnie E du 16e régiment d’infanterie de la 1re division d’infanterie américaine (“Big Red One”), dans la matinée du 6 juin 1944 à Omaha Beach (Calvados) dans le secteur Fox Green. Ces soldats affrontèrent la nouvellement formée 352e division d’infanterie de l’armée allemande. Durant le débarquement initial de cette compagnie, les deux tiers des soldats de la compagnie E furent perdus.


Contexte historique

Après une préparation minutieuse de plus de deux ans, les forces alliées se lancent à l'assaut de la forteresse Europe. Le 6 juin 1944, est menée la plus grande opération amphibie de toute l'histoire militaire pour conquérir cinq grandes plages, sur un front de 75 km, c'est l'opération Overlord.

D'est en ouest :
SWORD, plage britannique de Lion-sur-Mer à Ouistreham.
JUNO, plage canadienne de Saint-Aubin-sur-Mer à Graye-sur-Mer.
GOLD, plage britannique de Ver-sur-Mer au Hamel.
OMAHA, plage américaine de Sainte-Honorine-des-Pertes à Vierville-sur-Mer.
UTAH, plage américaine de Sainte-Marie-du-Mont à Saint-Germain-de-Varreville.

L'objectif est d'établir une tête de pont sur la côte du Cotentin et une autre sur une ligne Isigny-Bayeux-Caen-Cabourg. L'assaut est mené par cinq divisions d'infanterie et trois divisions aéroportées, soit au total 156 205 hommes épaulés par 20 000 véhicules et 1500 chars. En mer, la gigantesque flotte rassemble près de 6900 bateaux embarquant 195 000 marins. Dans les airs, 11 000 avions et près de 4000 planeurs complètent le dispositif. Face aux Alliés, les Allemands opposent six divisions d'infanterie et une division blindée. Treize batteries lourdes sous casemates, de nombreux blockhaus, des tranchées antichars, des champs de mines surnommés "les jardins du diable", des obstacles (barbelés "asperges de Rommel") complètent les défenses allemandes du Mur de l'Atlantique.

La réussite n'est pas uniforme mais les cinq grandes plages sont conquises. Sur la plage d'OMAHA, les combats sont d'une très grande violence, ce qui provoque un retard dans la progression. Sur deux de ces plages, la progression dépasse une profondeur de 10 km. Dans les zones mêmes de débarquement, la réaction allemande est immédiate. Par contre, les états-majors allemands font preuve d'une certaine défaillance : ils ne croient pas au Débarquement, impossible en raison du mauvais temps, et sont intoxiqués par le plan Fortitude des Alliés. De ce fait, les grandes réserves blindées allemandes, implantées à plus de 100 km des zones de débarquement, vont être mises en mouvement avec retard et leur progression va être considérablement gênée par l'action de l'aviation alliée et les sabotages ferroviaires menés par la Résistance. Deux divisions blindées supplémentaires ne vont être engagées sur le théâtre d'opération que les 7 et 8 juin. Mais, face au mordant des troupes alliées qui, quelles que soient les difficultés rencontrées, continuent à attaquer et à progresser, le commandement allemand doit engager au fur et à mesure de leur arrivée dans la zone des combats les forces dont il dispose. Le nombre réduit d'avions allemands facilite la tâche de l'aviation alliée qui dispose d'une suprématie presque totale. Selon la volonté d'Hitler, l'aviation allemande doit continuer de protéger le sanctuaire allemand.

Ainsi donc, au soir du 6 juin, les troupes alliées sont à terre et tiennent fermement leurs positions. Le Débarquement est un succès. La bataille de Normandie commence.


Source : CD-ROM La Résistance dans le Calvados, AERI, 2004