Abbé Labaume, résistant membre de Libération-Nord (Tours)

Légende :

Portrait de l'Abbé Labaume, résistant membre de Libération-Nord, section Tours, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier - 5Z12 N20 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours

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Contexte historique

Paul-André Labaume est né le 20 décembre 1903 à Brusque (Aveyron).
Après ses études au séminaire, il est nommé aumônier au 32e régiment d’Infanterie stationné à Tours. En 1937, il côtoie notamment le Père de la Perraudière, le Père de Solages, Pierre Archambault, Anne-Marie Marteau et Jean Meunier, lesquels ont conscience des risques liés à la montée du nazisme et cherchent comment s’y opposer.

Démobilisé, il rejoint sa paroisse Saint-François-de-Paul. L’abbé Labaume, comme notamment les abbés Simonin, Péan, Carlotti et de nombreuses personnes, ne pouvait pas faire autrement que s’engager dans l’aide à ces populations en péril de mort. Ainsi le curé de la paroisse Saint-François-de-Paul rejoint le réseau Vengeance et le mouvement Libération-Nord dont une des activités importantes est d’assurer le passage de la ligne de démarcation. Il organise des départs vers la zone libre puis l’Espagne de personnes recherchées, évadées, aviateurs alliés, juifs… Il fournit des certificats de baptêmes pour aider les juifs à se cacher. Il fournit des renseignements sur les activités allemandes. Il s’occupe des plus démunis, avec l’aide de son abbé il transforme son presbytère en épicerie. Après le drame des fusillés, en mars 1942, il devient aumônier à la prison de Tours, ce qui lui permet d’aider les personnes incarcérées. Dénoncé le 21 novembre 1943, il est arrêté, interrogé par les auxiliaires français de la Gestapo Knecht et Vennert.

Le 22 janvier 1944, il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il devient le matricule 42485. Le 25 mars 1944 à Laura (kommando de Buchenwald et Dora). Le 26 mai 1944, il est transféré à Bergen-Belsen, (matricule 135756, puis, le 16 décembre 1944, à Dachau, où il est libéré le 29 avril 1945. Durant son calvaire dans les bagnes nazis, il continue son combat en étant un soutien pour ses camarades de misère. Un soir, tandis qu'il était au revier de Bergen-Belsen, il confessa un autre détenu (en bonne santé), lequel savait qu’il allait être assassiné durant la nuit d’une piqûre de térébenthine dans le cœur. Il aurait dit aux bourreaux : « Je suis prêtre, ne fusillez que moi ! ». Nombreux sont ses camarades qui le citent dans leur témoignages.

Le 16 mai 1945, il est rapatrié par Strasbourg. En 1945, il reprend son service à la prison. Venner, qui était condamné à mort, demanda à le voir, l’abbé Labaume lui dit : " Vous m’avez envoyé en Allemagne, je vous enverrai au ciel ". Le 3 septembre 1945, il assista Venner lors de son exécution.
Dès son retour, il s’engagea à l’Union Départementale des Déportés Internés et Famille (UDDIF), puis à la Fédération Nationale des Déportés Internés de la Résistance (FNDIR). Il se dépense sans compter non seulement dans le social : répartition des secours aux déportés, veuves et orphelins, colonies de vacances… Il œuvre aussi dans la mémoire : démarches pour retrouver et rapatrier les déportés disparus, rapatriement d’une urne contant des cendres de déportés provenant de Mauthausen, actuellement présente dans l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville, d’un bloc de grès provenant du camp du Struthof qui aujourd’hui est le monument représentant les déportés place Anatole-France.

À travers sa vie, le chanoine Labaume, homme de devoir et de convitction, avec sa foi souriante et son humour sans faille, nous a montré qu’il fallait toujours espérer, même dans les périodes les plus sombres. 
« Survivre pour un déporté, c'est se consacrer aux autres », disait-il. Et c'est ce qu'il fera jusqu'en 1981, année où il se retire à La Membrolle-sur-Choisille (Indre-et-Loire). 

L'abbé Paul-André Labaume est décédé en 1996.


Discours de Pierre Hébras-Leclerc, vice-président de l'ADIF de l'Indre-et-Loire (UDDIF 37) lors de l'inauguration de la stèle en hommage à l'Abbé Labaume, le 27 novembre 2014. 

et d'après http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2014/11/29/Une-vie-de-combats-2135381.