Lettre de J. Meunier pour Félix Gouin à Londres, 1942

Légende :

Lettre adressée par Jean Meunier à Félix Gouin à Londres, octobre 1942 - duplicata manuscrit

Genre : Image

Type : Rapport

Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier 5Z5/2N30 Droits réservés

Date document : Octobre 1942

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours

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Analyse média

Dans ce courrier à son ami Félix Gouin, "F. G.", daté d'octobre 1942, Jean Meunier indique qu'il lui destine un rapport de l'opinion et de la situation générale pour la région tourangelle.

Il précise que son rapport ne contient ni renseignements militaires ni renseignements techniques, ces derniers devant être envoyés à un autre service.

À la toute fin de sa lettre, il salue Gouin, mais aussi "Ph...", dont on peut se demander s'il ne s'agit pas d'André Philip, avec lequel Félix Gouin travaille à Londres, et qui est un militant socialiste également.

La mention manuscrite figurant sur cette lettre semble correspondre à un "accusé de réception" de la lettre et du rapport, envoyé par Londres sous la forme d'un message personnel diffusé le 1er décembre à 21h 15 à la BBC: "Les vendus seront les pendus". Ce système était couramment utilisé, mais, il est très rare de trouver à quoi correspondait précisément tel message de la BBC (à part les messages simultanés au débarquement de Normandie, bien connus). 


Paulina Brault

Contexte historique

Félix Gouin (1884-1977)

Pacifiste, engagé volontaire durant la Grande Guerre, il est le seul parlementaire des Bouches-du-Rhône à avoir refusé les pleins pouvoirs au gouvernement Pétain, le 10 juillet 1940.
Contacté par Daniel Mayer, il est en 1941 l'un des fondateurs du Comité d'Action Socialiste (CAS) pour la zone Sud. Pour le CAS, il prend contact avec Léon Blum et devient son avocat à Riom, aux côtés de Samuel Spanien et d'André Le Troquer.
Mandaté par Blum, Gouin quitte la France le 17 mai 1942 pour rejoindre de Gaulle. Passant par l'Espagne, il sera interné pendant trois mois à Miranda de Ebro.

Parvenu à Londres, il établit pour Blum un rapport sur la France libre dans lequel il constate l'évolution démocratique du mouvement, tout en exprimant ses craintes envers ses tendances autoritaires, voire réactionnaires. En octobre 1942, il est le représentant de la S.F.I.O. auprès de De Gaulle avec André Philip.
Adhérant à la France combattante, Félix Gouin fonde et préside à Londres le groupe des parlementaires résistants et préside la commission de réforme de l'Etat qui met au point le texte relatif à l'institution d'une Assemblée consultative provisoire (ACP).
Il préside l'ACP à Alger puis à Paris, enfin la première Assemblée constituante et remplace le général de Gaulle, démissionnaire, comme chef du Gouvernement provisoire de la République française de janvier à juin 1946.


D'après Gilles Morin, in Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, 2006.