Plaque en hommage aux fondateurs du mouvement Le coq enchaîné, Lyon

Légende :

Plaque commémorant le mouvement Coq Enchaîné à l’intérieur de la Brasserie l’Étoile, près de la place nommée aujourd’hui “place Antonin Jutard” à Lyon.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Benoît Prieur

Source : © Benoît Prieur (agamitsudo) - cc-by-sa Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 7 avril 2015

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Contexte historique

Lorsque Georges Dunoir quitte Franc-Tireur, il commence à créer le journal Le Coq Enchaîné avec sa petite équipe. Les Frères Francisque Babey et Pierre Harry en particulier mettent la main à la patte. Initialement Dunoir fabrique Le Coq Enchaîné sur ses propres deniers mais il arrive rapidement à bout de ressource. Il se rapproche alors de Frères (francs-maçons) ou d’amis qui vont l’aider dans cette entreprise. Plusieurs Frères répondent présents : Chevalier l’ami de toujours, mais aussi Serge Boiron, Léonce Crabbé, Lucien Degoutte, Jean Fousseret, Ferdinand Ribière et des “profanes” proches des idéaux de l’ordre maçonnique Louis Pradel, Marcel Moreau, Jules Boursier (initié après-guerre en 1949). Avec ces renforts, le journal devient rapidement un mouvement.

Les quatre premiers fondateurs officiels du mouvement sont ainsi : les Frères Georges Dunoir, Lucien Degoutte, Jean Fousseret et le “profane” Louis Pradel, futur maire de Lyon. A notre connaissance, bien que sympathisant, Louis Pradel n’a jamais été initié. Le Coq Enchaîné présente des informations de fond sur la situation militaire et politique en France et à l’étranger, des données sur les exactions allemandes et la répression, des renseignements sur les collaborateurs, des études de fond (comme celles sur l’école laïque par le Frère Félix Lebossé). Son sous-titre est explicite quant à ses objectifs : “Le Coq Enchaîné !… est là pour libérer la France”. Quand Marcel Chapelle (le linotypiste) est arrêté, Dunoir se charge de lui trouver un avocat (le Frère Maurice Rolland) et paie ses honoraires. Il fait également envoyer des colis aux prisonniers du mouvement à la prison Montluc. Le Frère Serge Boiron et Victor Lebossé (le frère de Félix), aident Dunoir à imprimer et à diffuser des images de De Gaulle et des images sur le traitement des prisonniers russes dans les camps. Les images sont vendues et cela aide à financer le journal.

Autour de Georges Dunoir, le mouvement s’organise. Chevalier et Dunoir se chargent des questions techniques et matérielles liées à l’édition du journal. Le Frère Lucien Degoutte est chargé de la rédaction du journal, il devient la "plume" du Coq. Le Frère Jean Fousseret est chargé des relations politiques (avec les socialistes par exemple). Le Frère Ferdinand Ribière est trésorier. Les fonds proviennent essentiellement de la vente du journal et de la générosité des sympathisants jusqu’en 1942. A partir de 1943, le mouvement reçoit également des indemnités du réseau Nestlé-Andromède pour les frais occasionnés par les missions de renseignement. Le mouvement Coq Enchaîné, malgré les propositions financières de De Gaulle, a toujours voulu rester indépendant. Ainsi, sollicité par le Frère Maurice Rolland au nom de De Gaulle pour recevoir de l’argent, Dunoir, Pradel et Fousseret refusent, acceptant seulement des armes.


Régis Le Mer, Francs-maçons résistants, Lyon 1940-1944, Mémoire active, 2011.