Témoignage de Henri Frenay sur le fort Saint-Nicolas de Marseille

Légende :

Témoignage de Henri Frenay sur le fort Saint-Nicolas de Marseille, extrait de son œuvre La nuit finira. Mémoires de Résistance, 1940-1945, Paris, Laffont, 1973, pp. 29 et 36

Type : Témoignage

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Détails techniques :

Transcription.

Date document : 1973

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Ce texte rassemble de courts extraits des mémoires rédigées par Henri Frenay à partir de 1971 et publiées en 1973. Il évoque la situation au fort Saint-Nicolas à l’automne 1940, vue par un responsable du bureau de garnison.


Robert Mencherini

Contexte historique

Prisonnier dans les Vosges au moment de la débâcle, le capitaine d’active Henri Frenay s’est évadé. Dans l’attente d’une affectation au sein de la XVe région militaire (le maintien en zone libre d’une armée d’armistice de cent mille hommes est autorisé par la convention d’armistice franco-allemande), il a rejoint la maison familiale de Sainte-Maxime dans le Var. C’est là, qu’au cours de l’été 1940, il écrit un manifeste appelant à préparer la revanche : sensibilisé, dès l’avant-guerre, au péril que constitue le nazisme, il n’admet ni la défaite, ni l’Occupation.

Finalement, affecté au bureau de garnison sis au fort Saint-Nicolas, il préfère dissimuler son projet au colonel dont il est devenu l’adjoint. Ce qui ne l’empêche nullement de diffuser clandestinement son manifeste et recruter, à Marseille, d’autres militaires pour le mouvement de Résistance dont il pose les premières bases à l’automne 1940. Celui-ci deviendra, sous le nom de Combat, l’un des plus importants de la zone non-occupée.

On note, dans ce témoignage, que le fort Saint-Nicolas est un centre de détention géré par l’armée. On y détient les personnes considérées comme dangereuses pour la sécurité du pays. C’est le cas de Habib Bourguiba, chef du mouvement indépendantiste tunisien Néo-Destour, qu’il a fondé dans les années 1930.

Henri Frenay est ensuite muté au 2e bureau à l’état-major de l’armée à Vichy où il arrive en décembre 1940. Il obtient, en février 1941, un congé d’armistice et quitte l’armée pour se consacrer à l’organisation de son mouvement.


Robert Mencherini