Témoignage de Jean Giono sur le fort Saint-Nicolas de Marseille

Légende :

Témoignage de Jean Giono sur le fort Saint-Nicolas de Marseille, extrait de "Noé", in Œuvres complètes, tome 3, Gallimard, La Pléiade, 1974

Type : Témoignage

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Détails techniques :

Transcription.

Date document : 1961

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur

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Analyse média

Dans cet extrait de Noé, Jean Giono évoque son incarcération au fort Saint-Nicolas, où il a été détenu de septembre à novembre 1939. Cet épisode prendrait place au début novembre 1939. Jean Giono serait alors sorti d’une vingtaine de jours au cachot pour gagner l’une des cellules mitoyennes fermées par des grilles. Il peut alors avoir des contacts avec ses codétenus et surtout récupérer un livre : c’est le manque de lecture qui le fait le plus souffrir. Les « belles heures » dont il fait état sont suscitées par ses rêveries. Si la description de cette cellule semble proche de la réalité, et s’il est possible qu’il ait été incarcéré en isolement pendant une vingtaine de jours (dans des conditions certainement moins drastiques, du point de vue de la nourriture, que celles qu’il évoque), il faut savoir que Jean Giono a donné plusieurs versions différentes de son incarcération au fort Saint-Nicolas. L’exactitude documentaire n’a jamais été le fort de l’écrivain.


Robert Mencherini

Jean Giono, "Noé", Paris, Gallimard, 1961, Œuvres complètes, tome 3, Gallimard, La Pléiade, 1974

Pierre Citron, Giono, 1895-1970, Paris, Seuil, 1990.

Contexte historique

Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque, est, dans les années 1930, un écrivain reconnu. Il prend des positions antifascistes et adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Cependant, marqué par son vécu de la Première Guerre mondiale, il est, avant tout, pacifiste. Il dénonce la guerre dans plusieurs de ses écrits et renouvelle son refus du conflit qui vient en août 1939. Mais, en septembre, il répond à l’ordre de mobilisation et rejoint le bureau de recrutement de Digne.
Arrêté le 14 septembre, il est interrogé et, le 16 septembre, conduit au fort Saint-Nicolas. De nombreuses personnalités (dont André Gide) prennent position en sa faveur. Jean Giono bénéficie finalement d’un non-lieu et quitte le fort Saint-Nicolas le 11 novembre 1939.


Robert Mencherini