Situation géostratégique des "Quatre-Montagnes" après les combats de Saint-Nizier-du-Moucherotte

Légende :

Carte illustrant le Vercors-nord, et en particulier le secteur des Quatre-Montagnes, après les batailles de Saint-Nizier-du-Moucherotte des 13 et 15 juin 1944

Genre : Image

Type : Carte

Producteur : Christophe Clavel

Source : © C. Clavel pour le Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Carte en couleur, avec fond en relief et légende.

Date document : 2014

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Saint-Nizier-du-Moucherotte

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Analyse média

Cette carte indique les emplacements respectifs des maquisards, intégrés au sein d’unités reconstituées (bataillons de Chasseurs Alpins) et des troupes allemandes qui, après les batailles de Saint-Nizier-du-Moucherotte, ont investi le val de Lans.


Julien Guillon

Contexte historique

Le 13 juin, les troupes allemandes lancent, depuis Grenoble, un bataillon pour effectuer une première reconnaissance du dispositif du maquis, voire pour forcer la trouée de Saint-Nizier. Vers 9 heures, des paysans préviennent les résistants que 300 à 400 soldats allemands montent à pied de Seyssins vers Saint-Nizier.
Le chef de bataillon, Roland Costa de Beauregard (Durieu) se porte sur les lieux. Étant en nombre égal à celui des Allemands, les résistants vont combattre pendant quatre heures. Les hommes de la Wehrmacht s'infiltrent dans les bois, placent des armes automatiques sur la route de Charvet et dominent ainsi les lignes de défense des F.F.I. François Huet (Hervieux) annonce l’arrivée de différents renforts : une section de chasseurs alpins du 6e B.C.A., nommément la compagnie Chabal, arrive en renfort, une section civile d’Autrans commandée par l’adjudant Esch ainsi que deux sections prélevées sur les camps de la zone sud-Vercors (11e Cuir.), dirigées par les lieutenants Point (Payot) et Grange (Cathala). Les résistants rétablissent la situation et les troupes allemandes regagnent Grenoble.
Le bilan du combat s’élève à douze tués et six blessés du côté du maquis, un tué et cinq blessés du côté des Allemands.

Dans la nuit du 14 au 15 : « Bien avant les premières clartés du matin, nous sommes tous debout, un peu nerveux, mais pas inquiets. La nuit n'est pas très froide et l'obscurité est moins totale ; au loin, un coup de feu ou une rafale de temps en temps. Juste à l'aube on entend du bruit sur notre droite, dans les prairies qui nous séparent - les lignes sont discontinues - des bosquets où veillent les Chasseurs [1] ». Mais, au petit matin, vers 5 heures, les troupes allemandes renouvellent leur attaque avec des moyens renforcés et l'appui de l'artillerie. Cette fois, à peine 600 résistants se battent contre 2 000 Allemands et miliciens qui attaquent de tous les côtés. La 2e section de la compagnie Bordenave (Dufau) et 60 hommes de la compagnie Crouau (Abel) arrivent en renfort. Malgré le combat farouche des maquisards, trop légèrement armés, l'assaillant progresse partout. Vers 10 heures, François Huet ordonne le repli de ses hommes en direction de la Croix-Perrin, Corrençon et Valchevrière.

Les Allemands occupent alors Saint-Nizier. Dans les jours qui suivent, les troupes allemandes ne poussent que quelques pointes en direction de Lans-en-Vercors, jusqu’à Villard-de-Lans où elles contrôlent le personnel présent au lycée polonais Cyprian-Norwid, les « absents » ayant rejoint le maquis. Lors de leur progression, ils firent irruption dans les fermes et les habitations qui bordaient la route « [...] à la recherche des hommes » et en intimidant les personnes présentes.

Les maquisards ne contrôlent plus une bonne partie du nord-Vercors. F. Huet admet bientôt l'impossibilité de rejeter l'adversaire et renonce à défendre le plateau de Lans et Villard-de-Lans, pour reporter ses défenses plus au sud et, ainsi, les raccourcir. Une forme d’accalmie se dessine : le synclinal de Lans/Villard devient un « No man’s land ».

 

Pour en savoir plus :

Les combats de Saint-Nizier des 13 et 15 juin 1944 (G. Giraud)

 

Visualiser les combats de Saint-Nizier en 3 D

1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser les combats"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.


Auteur : Julien Guillon

Sources et référence :

[1] PERROTIN (Yves), La vie inimitable. Dans les maquis du Trièves et du Vercors en 1943 et 1944, PUG, Grenoble, 2014, 454 pages.

TANANT Pierre, Vercors Haut lieu de France, éditions Arthaud, 1948, 237 pages.

VERGNON (Gilles), Le Vercors, Histoire et mémoire d’un maquis, Collection « patrimoine », Paris, Les éditions de l’Atelier, 2002, 256 pages.

Archives Départementales de l'Isère, 57 J 50. Témoignage de Paul Brisac recueilli par Paul ou Suzanne Silvestre le 3 novembre 1964, 6 pages. Entretien du 23 juin 1977, 7 pages.

Cartographie 3 D interactive : Thierry Bontems