Le "plan d'opérations" FFI et les zones de maquis en Provence

Légende :

Carte de synthèse reprenant le "plan d'opérations" FFI en R 2, d'après deux croquis publiés par Jacques Lécruyer, Sapin, et quelques autres in Méfiez-vous du toréador

Genre : Image

Type : Carte

Source : © Pascal Coget pour l'ONACVG Bouches-du-Rhône Droits réservés

Détails techniques :

Carte en couleur.

Date document : 2016

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur

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Analyse média

Cette carte est la synthèse de deux croquis publiés par Jacques Lécuyer, Sapin, responsable régional de l’ORA, dans ses mémoires. Elle met en espace le « plan d’opérations » à appliquer en R2, adopté par l’État-major FFI régional et approuvé par le colonel Henri Zeller – qui coordonne les deux régions alpines - et par Alger.
Un élément essentiel de ce plan est la prise de contrôle militaire des hautes vallées alpines, de Barcelonnette à Plan-du-Var, qui doivent constituer une « zone des maquis » adossée à la frontière italienne (en lien avec les partisans piémontais). Il délimite aussi une « zone d’influence des maquis». Campée sur la « ligne des eaux » qui court de la basse Durance jusqu’au bas Verdon et les collines qui l’accompagnent, celle-ci s’étend, au nord jusqu’à la montagne de Lure et au Ventoux et, au sud, au massif des Maures.
L’insurrection dans les grandes agglomérations doit constituer une étape ultérieure, en fonction des rapports de force et de l’avance des troupes de Libération.


Robert Mencherini

Contexte historique

Dès le 2 juin 1944, soucieux de répondre aux divers appels qu’il considère comme des ordres, Jacques Lécuyer, Sapin, estime qu’il faut agir promptement et appliquer le plan d’opérations. Mais, selon son témoignage, tout n’est pas si simple : une discussion s’engage, le 6 juin au matin, lors d’une réunion de l’état-major régional qui se tient à Marseille, sous la présidence du DMR Louis Burdet, Circonférence. Si Henry Simon, Sunt, représentant des FTP à l’État-major régional, semble rejoindre les positions de Sapin, ni le chef régional FFI de R2 Robert Rossi, Levallois, ni Max Juvenal, Maxence (CFL-MLN), ne sont favorables à une action généralisée qu’ils estiment prématurée.

Toutefois, la succession des appels nationaux et le constat d’une réelle mobilisation lèvent, pendant quelques temps, les réticences de Levallois et de Maxence. Surtout ils confortent Sapin. Celui-ci, le 7 juin, à Marseille, obtient l’approbation du colonel Zeller et envoie une équipe à Barcelonnette, où il prévoit d’installer son PC. Mais, avant son départ, il retrouve, au Puy-Sainte-Réparade, à proximité d’Aix-en-Provence, Jean Franchi, responsable départemental de l’ORA et Louis Philibert. Tous deux l’assurent de l’ampleur du mouvement qui porte les hommes vers les collines et les monts de la « zone d’influence du maquis ».


Auteur : Robert Mencherini

Sources :

Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1987 ; 

Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930-1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, pp. 541-543.